Coronavirus
Vaccination obligatoire des fonctionnaires: levée des boucliers au Cameroun

Dans la région de l’Est les agents publics non vaccinés ont été expulsés des bureaux.
Alors que le front du refus de la vaccination obligatoire contre le coronavirus s’élargit, le gouvernement camerounais a fait une nouvelle sortie médiatique pour préciser le fil conducteur de la campagne de vaccination prévue au cours du mois de novembre.
"Il n’a a jamais été question d’obliger les personnels de l’Etat à se faire vacciner", a déclaré le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Le, au cours d’un point de presse tenu jeudi à Yaoundé.
Une nuance qui ne figurait pourtant pas dans la note d’information conjointe rendue publique le 14 octobre 2021, annonçant cette campagne de vaccination prévue du 5 au 30 novembre "dans les services centraux des ministères et dans les services déconcentrés".
La note en question, co-signée du ministre Le et de son collègue de la santé, Malachie Manadaoua, informait simplement, "tous les agents publics actifs et ceux qui ont été admis à faire valoir leurs droits à la retraite qu’une campagne gratuite de vaccination contre le Covid-19 devait être organisée à leur intention".
Il n'en fallait pas plus pour soulever un vent de réprobation dans le corps des fonctionnaires.
"Vaccination obligatoire pourquoi ? Qu’on nous explique le bien-fondé de cette campagne et nous irons volontairement nous faire vacciner", a déclaré, à Yaoundé, un fonctionnaire visiblement remonté.
Avant la mise au point du ministre de la Fonction publique, quelques précédents sur le caractère obligatoire du vaccin contre la maladie Covid-19 ont ébranlé l’opinion.
Selon des notes de service, le vaccin contre le Covid-19 a été imposé au personnel de la présidence, du ministère de la santé publique, au quotidien national Cameroon Tribune et à l’hôpital général de Yaoundé.
Dans la région de l’Est, frontalière à la RCA, les agents publics non vaccinés ont été expulsés des bureaux par le gouverneur Grégoire Mvongo. "J’ai indiqué qu’à la date du 11 octobre, l’accès sera interdit dans les services publics régionaux, départementaux et d’arrondissements à tous les agents publics non vaccinés contre le Covid-19 ou disposant d’un test négatif de moins de 72h", s’est-il expliqué face aux médias.
Interpellé sur la question au cours d’une visite de travail à Douala, le ministre de la Santé publique a affirmé "la vaccination préventive est obligatoire au Cameroun".
"La loi prévoit des poursuites contre toute personne qui met en danger la vie de l’autre en refusant de se protéger contre une maladie", a-t-il justifié.
Dans une déclaration, la Commission des droits de l’Homme et des libertés du barreau du Cameroun, s’est inquiétée "de cette généralisation de l’exigence du vaccin anti- Covid-19 dans les administrations publiques en l’absence d’un cadre législatif et réglementaire".
Contactée par VOA Afrique, Pèlerine Tchatat, avocat au barreau, a dénoncé une atteinte grave aux libertés.
"Il n’y’a pas de loi concernant la vaccination sur le Covid-19 au Cameroun, il faut une loi de l’Assemblée nationale parce que même un simple décret présidentiel ne pourrait pas passer à l’état, il s’agit d’engager une politique de santé publique", a-t-elle précisé.
L’avocate prévient que "ces administrations qui empêchent l’accès dans les services aux employés violent le droit de ces employés qui sont à mesure de porter plainte pour se faire réparer ce préjudice".
Seulement 1% de la population camerounaise est totalement vaccinée, d’après les statistiques.
Le collectif des syndicats des enseignants du Cameroun a adressé une correspondance au président Paul Biya, affirmant qu'il "n’exclut pas de lancer une grève nationale pour contester une éventuelle campagne de vaccination obligatoire" qui viserait les enseignants.
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Des laboratoires mobiles de vaccins arrivent au Rwanda

Six unités mobiles de production de vaccins de la société pharmaceutique allemande BioNTech sont arrivées lundi au Rwanda, les premières expéditions de ce type envoyées en Afrique alors que le continent cherche à stimuler la fabrication de vaccins à ARN messager, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les unités, fabriquées à partir de conteneurs recyclés, sont arrivées à Kigali, la capitale du Rwanda, où elles seront assemblées pour constituer un centre de production de vaccins contre diverses maladies. "C'est un moment historique", a déclaré le directeur de l'exploitation de BioNTech, Sierk Poetting. La pandémie de Covid-19 a mis en évidence la dépendance du continent aux vaccins importés.
Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies du continent (Africa CDC), moins de 50% des 1,2 milliard d'habitants du continent sont entièrement vaccinés contre le Covid-19. Le centre de Kigali capable à terme de produire jusqu'à 100 millions de vaccins à ARN messager par an mettra au moins douze mois avant de commencer à émettre.
Cette technologie "peut se déplacer n'importe où", a mis en avant Sierk Poetting, sans donner de détails sur le coût du projet. Les unités mobiles, baptisés BioNTainer, produiront également des traitements pionniers en phase de développement contre des maladies comme le paludisme, la tuberculose et le VIH qui sont parmi les principales causes de mortalité en Afrique.
BioNTech a indiqué avoir employé neuf scientifiques locaux, viser à augmenter le personnel à au moins une centaine d'ici l'année prochaine et faire en sorte que des employés rwandais dirigent l'installation. Le Rwanda distribuera les vaccins aux 55 pays membres de l'Union africaine.
"Cela montre le pouvoir de la science, des partenariats et de l'humanité, ce que les gens peuvent faire pour lutter contre une terrifiante pandémie", a déclaré le ministre de la Santé, Sabin Nsanzimana. L'installation du Rwanda est la première des trois prévues pour l'Afrique avec des livraisons prévues pour l'Afrique du Sud et le Sénégal, selon BioNTech.
Le Congrès vote la déclassification des renseignements sur l'origine du covid

Le Congrès des Etats-Unis a adopté vendredi une loi qui ordonne aux services de renseignement américains de déclassifier leurs informations sur l'origine de la pandémie, alors que l'hypothèse d'une fuite de laboratoire est revenue au premier plan.
Dans un rare moment d'union, les élus de la Chambre des représentants ont voté ce texte à l'unanimité. Il avait déjà été adopté au Sénat avec le soutien des deux partis et il revient désormais au président démocrate Joe Biden de le promulguer. La directrice du renseignement national, Avril Haines, aura alors 90 jours pour déclassifier "toute information sur les liens potentiels entre l'institut de virologie de Wuhan et l'origine du coronavirus".
Un nouveau coronavirus, responsable du Covid-19, est apparu il y a plus de trois ans dans cette province chinoise avant de s'étendre dans le monde entier, où il a tué au moins sept millions de personnes. Les communautés scientifiques et du renseignement ont immédiatement cherché à déterminer son origine, pour mieux prévenir et combattre une prochaine pandémie.
Auditionnée cette semaine au Congrès, Avril Haines a souligné qu'il y avait un consensus large sur le fait qu'il ne s'agissait "ni d'une arme biologique ni d'une manipulation génétique". Mais la communauté du renseignement américain est divisée entre les tenants "d'une fuite de laboratoire", et ceux "d'une exposition à un animal contaminé", a-t-elle rappelé.
La première hypothèse, vivement contestée par les autorités chinoises, a gagné en crédit récemment, après avoir été jugée comme étant la plus probable par le directeur de la police fédérale (FBI) Christopher Wray et le ministère américain de l'Energie. Dans la foulée, l'Organisation mondiale de la Santé avait exhorté tous les pays, notamment les Etats-Unis, à partager leurs informations sur l'origine du Covid.
Origine du Covid: l'OMS appelle Washington à partager ses preuves

L'OMS a exhorté vendredi tous les pays à partager leurs informations sur les origines du Covid, après que le FBI et le ministère américain de l'Energie ont jugé qu'une fuite de laboratoire a provoqué la pandémie.
Ces derniers jours, les origines de la pandémie de Covid-19 ont suscité un regain d'attention.
"Si un pays dispose d'informations sur les origines de la pandémie, il est essentiel que ces informations soient partagées avec l'OMS et la communauté scientifique internationale", a déclaré le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors de sa conférence de presse régulière.
Il ne s'agit pas de "désigner des coupables", a-t-il indiqué, mais de "faire progresser notre compréhension sur la façon dont cette pandémie a commencé, afin que nous puissions prévenir les futures épidémies et pandémies, nous y préparer et y répondre".
Le directeur du FBI Christopher Wray a estimé cette semaine qu'un accident de laboratoire à Wuhan en Chine est "très probablement" à l'origine de la pandémie de Covid-19, deux jours après une hypothèse similaire avancée par le ministère américain de l'Energie.
Interrogée précisément à ce sujet, Maria Van Kerkhove, responsable de la réponse au Covid à l'OMS, a expliqué que l'agence avait demandé des informations auprès de hauts responsables de la Représentation américaine auprès des Nations unies à Genève.
"Nous avons adressé des demandes pour obtenir des informations sur le dernier rapport du Département de l'Energie, mais aussi sur les rapports supplémentaires de différentes agences américaines", a-t-elle détaillé.
"Pour l'instant, nous n'avons pas accès à ces rapports ou aux données qui ont permis d'élaborer ces rapports", a-t-elle affirmé. La communauté scientifique estime qu'il est crucial de connaître les origines de ce fléau pour pouvoir mieux le combattre ou même éviter une prochaine pandémie.
Les touristes chinois de retour au Kenya après trois ans d'absence à cause du covid
Le Kenya a reçu son 1er groupe de touristes chinois après 3 ans d'interruption liée à la pandémie. Au cours d'une cérémonie à Nairobi, des hauts fonctionnaires kenyans et cadres du secteur de l'hôtellerie ont accueilli 40 touristes en provenance de Guangzhou, dans le sud de la Chine.