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Un journaliste critique du pouvoir emprisonné à Brazzaville


Quelques titres de la presse congolaise, au Congo-Brazzaville, le 26 avril 2020. (VOA/Arsène Séverin)
Quelques titres de la presse congolaise, au Congo-Brazzaville, le 26 avril 2020. (VOA/Arsène Séverin)

Le directeur d'un hebdomadaire satirique congolais critique du régime du président Denis Sassou Nguesso a été emprisonné mardi à Brazzaville pour diffamation, à un mois et demi de l'élection présidentielle, a-t-on appris mercredi auprès de l'Union des professionnels de la presse.

"Notre collègue Raymond Malonga a été arrêté hier (mardi) et conduit directement à la maison d'arrêt parce qu'il aurait diffamé la femme d'une haute autorité du pays", a déclaré à l'AFP Jean-Charles Maniongui, président de l'Union des professionnels de la presse du Congo (UPPC).

"Cette arrestation intervient à un moment où l'attention du peuple congolais est focalisée sur l'élection présidentielle du 21 mars. C'est une tentative de musellement de la presse", a-t-il ajouté.

"A notre niveau nous sommes en train de rassembler tous les documents pour établir la responsabilité ou non de notre collègue", a expliqué M. Maniongui.

M. Sassou Nguesso, 77 ans dont 36 ans au pouvoir, est candidat à sa propre réélection pour un mandat de cinq ans.

Principal parti d'opposition, l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS, première formation d'opposition) a refusé de prendre part à cette élection.

La Conférence épiscopale du Congo (CEC) a émis mardi de "sérieuses réserves" quant à l'organisation apaisée d'un scrutin libre, participatif et crédible.

Le journaliste emprisonné, Raymond Malonga, âgé de 60 ans, dirige depuis quelques années l'hebdomadaire satirique indépendant "Sel piment" qui publie régulièrement des informations peu favorables au pouvoir.

Ce journal a été suspendu il y a quelques semaines, et pour une durée indéterminée, par le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) pour ses écrits.

Le CSLC est dirigé par Philippe Mvouo, membre du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir). Il a été membre du gouvernement entre 2002 et 2007.

En 2020 le Congo-Brazzaville a occupé la 118e place sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).

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