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Comores: tensions autour d'un scrutin contesté par l'opposition


Alors que dans la capitale Moroni, toujours sous une pluie battante, chacun semblait avoir repris une activité normale, une grande tension régnait à Anjouan, où des jeunes ont manifesté spontanément à l'annonce de la victoire présumée du candidat du parti au pouvoir.
Alors que dans la capitale Moroni, toujours sous une pluie battante, chacun semblait avoir repris une activité normale, une grande tension régnait à Anjouan, où des jeunes ont manifesté spontanément à l'annonce de la victoire présumée du candidat du parti au pouvoir.

Plusieurs incidents ont été signalés lundi sur les îles comoriennes d'Anjouan, fief de l'opposition, et Mohéli, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle dans l'archipel de l'océan Indien, qui oppose le président sortant Azali Assoumani, donné favori, à cinq autres candidats.

Vote retardé, matériel électoral manquant dans des zones traditionnellement critiques du chef de l'Etat qui tient le pays d'une main de fer, assesseurs empêchés d'observer le scrutin: l'opposition a dénoncé dès dimanche de nombreuses irrégularités. Cette élection du président, dont on devrait annoncer le résultat cette semaine, et des gouverneurs des trois îles de l'archipel de 870.000 habitants (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli), est entachée de "fraude électorale" mais aussi de "bourrages d'urnes", ont-ils protesté.

Alors que dans la capitale Moroni, toujours sous une pluie battante, chacun semblait avoir repris une activité normale, une grande tension régnait à Anjouan, où des jeunes ont manifesté spontanément à l'annonce de la victoire présumée du candidat du parti au pouvoir. Son gouverneur actuel, Anissi Chamsidine, joint au téléphone par l'AFP, a dénoncé "un manque flagrant de transparence et d'équité" remettant en question "l'intégrité du processus électoral".

Il évoque "un contexte tendu", des manifestations spontanées et "des détonations entendues" à Mutsamudu, fief de l'ancien grand rival du chef de l'Etat, l'ex-président populaire Ahmed Abdallah Sambi, en prison pour corruption à l'issue d'un procès jugé inéquitable. "Nous sommes dans notre quartier général à Mutsamudu et nous avons été gazés par les forces de l'ordre", raconte François Botsy du parti Juwa. "Des jeunes ont manifesté, des détonations ont été entendues, provenant des forces de l'ordre pour disperser la foule", ajoute Mahmoud Elarif, du même parti.

A Mohéli, plus petite île comptant seulement quelque 25.000 électeurs, la situation restait tendue aussi. Le parti au pouvoir "veut des résultats frauduleux" et proclamer la victoire de sa candidate au poste de gouverneur dès le premier tour, a expliqué à l'AFP Abdoulanziz Hassanaly, candidat de l'opposition à ce poste.

Son directeur de campagne a été "blessé par les forces de l'ordre alors que les manifestants tentaient de se rendre à la commission électorale", a-t-il précisé. "La population est descendue dans la rue". "L'armée est déployée partout à Fomboni", la capitale, "les citoyens ont barricadé les routes", souligne une riveraine, âgée de 25 ans, qui souhaite conserver son anonymat. Mais il n'y a eu "ni blessé, ni arrestation", nuance Ibrahim Aballah, chef de la gendarmerie sur l'île. "Des manifestants lançaient des pierres mais la situation est désormais sous contrôle".

Quelque 340.000 électeurs étaient appelés à se rendre aux urnes dimanche. Selon la commission électorale, qui a salué dimanche une élection "apaisée et sereine", la participation a dépassé les 60%.

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