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Ciro Gomes ouvre le bal électoral au Brésil


La succession du président brésilien Michel Temer est désormais ouverte au Brésil.
La succession du président brésilien Michel Temer est désormais ouverte au Brésil.

Le candidat de centre gauche Ciro Gomes doit donner vendredi le coup d'envoi des désignations officielles pour l'élection présidentielle d'octobre au Brésil, la plus incertaine de l'histoire récente du pays.

Célèbre pour ses dérapages verbaux et sa propension à graviter sur l'échiquier politique à coups de changement de parti, cet avocat de 60 ans lancera sa campagne lors de la convention du Parti Démocratique Travailliste (PDT), qui débute à 11h00 locales (14h00 GMT), à Brasilia.

Les scandales de corruption à répétition ont rebattu les cartes de la politique brésilienne.

En tête des intentions de vote, l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) est en prison pour corruption depuis avril et dénonce un complot pour l'empêcher de briguer un troisième mandat.

Sa formation politique, le Parti des travailleurs (PT), a l'intention d'annoncer officiellement sa candidature le 4 août, même si elle a de grandes chances d'être invalidée par la justice électorale.

>> Lire aussi : Lula reste en prison au Brésil

"Dans ce contexte, il est difficile de faire des prévisions. La crise relative au sein du PT peut profiter à Ciro Gomes", explique Ricardo Sennes, directeur du cabinet de consultants Prospectiva.

Tandis que Ciro Gomes tente de remplir le vide d'une probable absence de Lula, le rejet qu'inspire l'icône de la gauche chez une partie de l'électorat donne une autre résonance "au discours d'extrême-droite de Jair Bolsonaro", ajoute le politologue.

Député célèbre pour ses déclarations misogynes, homophobes et sa nostalgie affichée de la dictature militaire (1964-1985), Jair Bolsonaro est en tête des intentions de vote au premier tour dans un scénario sans Lula.

Il est crédité de 17% par un sondage Ibope de fin juin, suivi de l'écologiste noire Marina Silva (13%), Ciro Gomes arrivant en troisième position, avec 8%.

Alliances à tout va

Les conventions des partis brésiliens, qui débutent vendredi, vont se succéder jusqu'au 5 août, date limite du dépôt des candidatures.

Il s'agit d'une étape-clé des élections générales d'octobre, lors desquelles seront également désignés 27 gouverneurs, 513 députés et un tiers des 81 sénateurs.

Le Brésil comptant un grand nombre de formations politiques (35), de nombreuses alliances sont nouées, parfois contre-nature, pour augmenter la force de frappe lors de la campagne.

Les fonds publics attribués pour la campagne et le temps d'antenne pour les spots officiels sur les principales chaînes de télévision dépendent en effet du poids de la coalition au Parlement.

Les négociations sont d'autant plus cruciales que le financement des campagnes par des entreprises est interdit lors de ce scrutin.

La plupart des scandales de corruption révélés ces dernières années par l'enquête tentaculaire "Lavage-Express" concernent d'ailleurs des financements illégaux de campagnes à travers des versements de grandes entreprises aux caisses noires des partis.

S'allier au plus offrant

Après la convention du PDT de Ciro Gomes, tous les projecteurs seront braquées dimanche sur Jair Bolsonaro, qui a rejoint récemment Parti Social Libéral (PSL)

Le député d'extrême-droite peine à définir l'autre nom à inscrire sur son ticket, après avoir essuyé plusieurs refus de personnalités qu'il a invité à être candidats à ses côtés à la vice-présidence.

Dernier en date: le général Augusto Heleno Ribeiro Pereira, ex-commandant en chef des forces de la mission de l'ONU en Haïti en 2004 et 2005, dont le parti a refusé de s'allier au PSL.

Le président actuel Michel Temer, qui bat des records d'impopularité, ne va pas se présenter, mais son parti, le Mouvement Démocratique Brésilien (MDB) doit lancer le 2 août la candidature de l'ex-ministre des Finances Henrique Meirelles.

Les deux principaux partis qui ont gouverné le Brésil depuis la retour à la démocratie, le PSDB (1995-2002 avec Fernando Henrique Cardoso) et le PT (avec Lula et Dilma Rousseff de 2003 à 2016), vont attendre le dernier moment.

Leurs conventions auront lieu le 4 août, le PT devant lancer la candidature de Lula contre vents et marées, et le PSDB (centre-droit) adouber l'ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin.

"Tout le monde va devoir faire de concessions et certains vont attendre jusqu'à la fin pour s'allier au plus offrant", assure Ricardo Sennes.

Avec AFP

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