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Plus de 200.000 Centrafricains déplacés par les violences en moins de 2 mois


Des groupes armés se trouveraient dans les sites où des déplacés ont trouvé abri, selon l'ONU, pour qui "cette présence compromet fortement la protection des personnes déplacées, qui risquent le recrutement forcé, la restriction de mouvement, l'extorsion ou les menaces".
Des groupes armés se trouveraient dans les sites où des déplacés ont trouvé abri, selon l'ONU, pour qui "cette présence compromet fortement la protection des personnes déplacées, qui risquent le recrutement forcé, la restriction de mouvement, l'extorsion ou les menaces".

Les violences en Centrafrique ont déplacé plus de 200.000 personnes en moins de deux mois, dont un peu plus de la moitié ont fui vers les pays voisins, a indiqué l'ONU vendredi.

Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), quelque 92.000 réfugiés sont arrivés en République démocratique du Congo (RDC), d'après les autorités locales, et quelque 13.240 autres ont fui au Cameroun, au Tchad et au Congo depuis le lancement en décembre d'une offensive de groupes armés visant la capitale Bangui.

Soit plus de 105.000 au total, un chiffre nettement plus élevé que les plus de 30.000 signalés par le HCR le 8 janvier.

Et "les réfugiés continuent d'affluer", a déclaré un porte-parole de l'agence de l'ONU, Boris Cheshirkov, lors d'un point de presse.

Par ailleurs, a-t-il indiqué, quelque 100.000 personnes restent déplacées à l'intérieur de la Centrafrique, selon des chiffres collectés par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

Selon le HCR, "l'instabilité persistante entrave les efforts d'aide humanitaire et pose des difficultés pour accéder auprès des déplacés internes" et la route principale habituellement empruntée pour ravitailler Bangui a été fermée.

Des groupes armés se trouveraient dans les sites de Batangafo et Bria où des communautés déplacées ont trouvé abri, selon l'agence de l'ONU, pour qui "cette présence compromet fortement la protection des personnes déplacées, qui risquent le recrutement forcé, la restriction de mouvement, l'extorsion ou les menaces".

"Nous recevons des rapports très inquiétants sur des violations des droits de l'Homme à mesure que (les) groupes armés se déplacent. Nous entendons parler de pillages, de violences sexuelles qui augmentent rapidement et la situation est vraiment préoccupante", a déclaré aux journalistes Boris Cheshirkov.

La République centrafricaine a décrété cette semaine l'état d'urgence pour 15 jours sur l'ensemble du pays, majoritairement sous contrôle de groupes armés et où le président Faustin Archange Touadéra a été réélu officiellement sur fond de nouvelle offensive rebelle.

Ces élections présidentielle et législatives se sont tenues dans un pays en proie depuis 2013 à une guerre civile, très meurtrière jusqu'en 2018, et ravivée par l'annonce d'une offensive rebelle pour empêcher ces scrutins.

Besoins financés à 2%

En RDC, les nouveaux arrivants ont traversé les rivières Oubangui, Mbomou et Uélé qui constituent la frontière naturelle du pays avec la Centrafrique et d'autres sont arrivés dans 40 localités au sein des provinces du Nord-Oubangui, du Sud-Oubangui et du Bas-Uélé, selon le HCR.

Le HCR pré-positionne du matériel de secours dans la province du Nord-Oubangui, avant que de vastes zones ne deviennent inaccessibles par la route en raison de l'arrivée imminente de la prochaine saison des pluies.

Les réfugiés ont déclaré aux travailleurs humanitaires qu'ils avaient fui dans la panique après avoir entendu des tirs.

"La plupart de ces réfugiés vivent dans des zones reculées et difficiles d'accès, près des berges, dans des conditions effroyables, sans abri et dépourvus de vivres. Ils dépendent de la pêche dans la rivière et de ce que les villageois peuvent leur donner", a indiqué Boris Cheshirkov.

Pour beaucoup, la rivière est également la seule source d'eau et le paludisme, les infections respiratoires et les diarrhées sont devenues fréquentes parmi les réfugiés, s'inquiète le HCR.

Nourriture, abris, médicaments.. les réfugiés ont d'urgence besoin de tout, y compris de documents d'identité.

Le HCR procède à l'enregistrement biométrique quotidien de près de 1.000 nouveaux arrivants. Les besoins de l'agence pour aider les réfugiés centrafricains cette année s'élèvent à 151,5 millions de dollars, qui sont actuellement financés à hauteur de 2%.

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