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Une ONG demande la fin de "l'impunité" pour un ministre centrafricain


Vue du tribunal de grande instance de Bangui, le 16 octobre 2017. (VOA/Freeman Sipila)
Vue du tribunal de grande instance de Bangui, le 16 octobre 2017. (VOA/Freeman Sipila)

L'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi dans un communiqué à mettre fin à "l'impunité" d'un ex-chef rebelle et ministre centrafricain, accusé de crimes de guerre et contre l'humanité devant la Cour pénale spéciale (CPS).

Le 23 janvier, Hassan Bouba Ali, ministre de l'Elevage et ex-chef rebelle de l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), l'un des principaux groupes armés rebelles du pays, était en visite officielle à Ngakobo, à 400 km à l'est de la capitale Bangui, dans la préfecture de la Ouaka.

La société civile centrafricaine salue la condamnation des rebelles des 3R
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Cette ville était contrôlée de fin 2014 à début 2021 par l'UPC dans ce pays théâtre depuis 2013 d'une guerre civile très meurtrière dans ses premières années, mais qui a baissé d'intensité depuis 2018.

M. Bouba avait été arrêté en novembre 2021 par des policiers de la Cour pénale spéciale, une juridiction centrafricaine créée il y a huit ans pour juger des accusés de crimes contre l'Humanité. Il avait ensuite été incarcéré avant d'être exfiltré de sa prison à Bangui une semaine plus tard par des gendarmes.

Ces derniers l'avaient conduit à son domicile et la CPS avait dénoncé une entrave à la justice. Le 29 novembre 2021, il était décoré de l'ordre national du mérite par le président Faustin Archange Touadéra.

La CPS l'avait inculpé de "crime contre l'humanité" et "crime de guerre". Et l'ONG américaine The Sentry, spécialisée dans la traque de l'argent de la corruption qui finance les guerres, avait affirmé au terme d'une enquête très détaillée que le chef de l'UPC, Ali Darassa, et son numéro deux de l'époque, Hassan Bouba, étaient directement responsables de l'attaque d'un camp de déplacés en novembre 2018 à Alindao, à quelque 500 km à l'est de Bangui, qui s'était soldée par la mort d'au moins 112 villageois dont 19 enfants.

Hassan Bouba Ali "devrait comparaître en justice pour son rôle présumé dans la commission de graves crimes ou pour n'avoir rien fait pour les empêcher. Un mandat d'arrêt a été émis à son encontre et si Bouba était réellement préoccupé par la justice, il se livrerait de lui-même aux autorités", a déclaré Lewis Mudge, directeur de HRW pour l'Afrique centrale.

"De 2014 à 2017, Human Rights Watch a documenté que 246 civils avaient été tués et 2.050 habitations avaient été détruites par les miliciens UPC de Bouba dans la province de Ouaka", ajoute l'organisation qui souligne que "ces chiffres pourraient être revus à la hausse" face à la difficulté de vérifier "des centaines de cas".

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