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Les Burkinabè ont 14 jours pour quitter les "zones d'intérêt militaire"


ARCHIVES - Un soldat demande à la population de se disperser devant le camp militaire Guillaume Ouedraogo après la détention du président du Burkina Faso, Roch Kabore, dans un camp militaire à Ouagadougou, Burkina Faso, le 24 janvier 2022.
ARCHIVES - Un soldat demande à la population de se disperser devant le camp militaire Guillaume Ouedraogo après la détention du président du Burkina Faso, Roch Kabore, dans un camp militaire à Ouagadougou, Burkina Faso, le 24 janvier 2022.

L'armée du Burkina Faso va accorder un "délai de 14 jours" aux populations de deux "zones d'intérêt militaires" où toute "présence humaine" est interdite, dans le nord et l'est du pays, afin de lutter contre les violences jihadistes meurtrières.

Lundi, le Conseil supérieur de défense nationale (CSDN) a décidé de la création de ces deux zones d'intérêt militaires, l'une dans la province du Soum frontalière avec le Mali (nord) et l'autre qui regroupe des réserves protégées entre Pama et le parc du W (est) réputées pour être des repaires de jihadistes.

"Il y est interdit toute présence ou activité humaine au risque de s'exposer aux effets des opérations militaires qui seront conduites", a déclaré vendredi le commandant des opérations du théâtre national (COTN), le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni. "Un délai de 14 jours sera accordé aux populations résidentes pour rejoindre des zones plus sécurisées", a-t-il ajouté, sans préciser à partir de quand débutaient les évacuations.

Selon lui, les zones étant peu peuplées, le flux de déplacés devrait rester faible. Mais selon une source sécuritaire, cette évacuation va toutefois "concerner quelques milliers de personnes, notamment dans la province du Soum, qui devront soit rejoindre des proches dans d'autres villes", ou rester dans des camps de déplacés.

"Il est très important de distinguer les amis des ennemis, ce qui est un principe clé du droit international humanitaire", a justifié le lieutenant-colonel Bamouni appelant les "citoyens encore républicains à évacuer les zones".

Ces décisions interviennent près de deux semaines après le massacre de Seytenga (nord) où 86 civils ont été tués par des jihadistes, une des pires tueries de l'histoire du pays.

Selon M. Bamouni, le bilan pourrait être encore plus lourd car "selon certains témoignages, des corps auraient été enlevés ou inhumés par des proches des défunts avant d'avoir pu être comptabilisés".

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences, attribuées à des mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait des milliers de morts et 1,9 million de déplacés.

Fin janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'avoir été incapable d'enrayer la violence jihadiste, et fait du rétablissement de la sécurité sa "priorité".

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