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Burkina Faso: HRW accuse le régime d’intensifier la répression contre les dissidents


Le président de la transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, assiste au sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 29 juillet 2023.
Le président de la transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, assiste au sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 29 juillet 2023.

Human rights watch (HRW) a accusé mercredi la junte au pouvoir au Burkina Faso d’intensifier les enlèvements de personnalités critiques du régime et d’user de méthodes "de plus en plus brutales" pour réduire au silence les voix dissidentes.

"La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso procède de plus en plus à des enlèvements d’activistes de la société civile et d’opposants politiques dans le cadre de sa répression de la dissidence pacifique", affirme l’ONG dans un rapport.

"Depuis fin novembre 2023, des hommes non identifiés ont enlevé au moins six activistes et membres de partis d’opposition dans la capitale, Ouagadougou", précise HRW. Parmi les six activistes cités dans ce rapport figure notamment l’avocat Guy Hervé Kam, ancien magistrat et co-fondateur du "Balai citoyen", un mouvement qui avait joué un rôle capital dans la chute du régime de Blaise Compaoré en 2014.

Le 15 février, les avocats du Burkina Faso avaient observé un arrêt de travail et paralysé de nombreux tribunaux pour exiger la libération de M. Kam, enlevé par des hommes en civil et toujours détenu depuis.

"Les autorités burkinabè ont recours à des méthodes de plus en plus brutales pour punir et réduire au silence les personnes perçues comme des détracteurs et des opposants", assure Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le Sahel à HRW. "Nous sommes paralysés par la peur", affirme un membre du mouvement politique emmené par M. Kam, cité anonymement dans ce rapport. "Même organiser une conférence de presse, l’un de nos droits les plus fondamentaux, devient un acte héroïque", ajoute-t-il.

Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, a signé en avril 2023 un décret de "mobilisation générale" d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des "jeunes de 18 ans et plus" pour lutter contre les jihadistes.

"Début novembre, les forces de sécurité burkinabè, s’appuyant sur une loi d’urgence de vaste portée, ont notifié au moins une douzaine de journalistes, d’activistes de la société civile et de membres de partis d’opposition (...) qu’ils seraient enrôlés pour participer aux opérations de sécurité du gouvernement dans tout le pays". affirme l'ONG.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

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