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Enlèvement d'une figure de la société civile burkinabè


Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.

Une figure de la société civile du Burkina Faso, Bassirou Badjo, a été enlevée mercredi à Ouagadougou par des "individus se présentant comme des agents" de l'Etat, a annoncé le mouvement dont il fait partie, dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Ce 21 février dans l'après-midi", Bassirou Badjo, "administrateur en poste à la Direction générale de la solidarité nationale et de l'assistance humanitaire (DGSAH) sise à Ouagadougou, a été enlevé (sur) son lieu de travail", a annoncé le Balai citoyen, mouvement contestataire dont M. Badjo est membre.

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Les auteurs de l'enlèvement sont "des individus se présentant comme des agents de la sûreté de l'Etat" et l'ont emmené vers "une destination inconnue", a ajouté le Balai citoyen, qui "exige" sa "libération".

Mardi, un autre militant du Balai citoyen, Rasmane Zinaba, avait également été enlevé "à son domicile" par des "personnes en civil et armées", "non identifiées", avant d'être emmené dans "un lieu jusque-là inconnu", avait écrit le mouvement le jour de cet enlèvement, exigeant aussi sa "libération sans délai".

Piliers du Balai citoyen, mouvement d'insurrection populaire qui avait mené à la chute du régime de l'ancien président Blaise Compaoré en 2014, Bassirou Badjo et Rasmane Zinaba avaient tous deux été réquisitionnés par le régime militaire burkinabè pour lutter avec l'armée contre les violences jihadistes qui minent le pays. M. Zinaba avait saisi la justice pour faire annuler cette réquisition.

Plusieurs cas d'enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime militaire au pouvoir depuis un coup d'Etat en septembre 2022, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou. Le 15 février, les avocats du Burkina Faso avaient observé un arrêt de travail, pour exiger la libération d'un de leurs confrères, Guy Hervé Kam, enlevé fin janvier et détenu par les autorités burkinabè.

Selon l'ONG Human Rights Watch, plusieurs dissidents ont été "réquisitionnés" pour "participer" à la lutte antijihadiste. Certains, à l'image de l'ancien ministre des Affaires Etrangères Ablassé Ouedraogo, ou le militant des droits de l'Homme Daouda Diallo sont réapparus en février dans une vidéo non datée où on les voit manier des armes, en treillis, dans un paysage de brousse.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

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