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Brazzaville : perquisition nocturne d'un hôtel géré par un détracteur du président Sassou


Le président Sassou N'Guesso du Congo
Le président Sassou N'Guesso du Congo

L'hôtel Saphir géré un homme d'affaires critique du président élu du Congo, Denis Sassou Nguesso, a été visité dans la nuit de vendredi à samedi par la police qui y a mené une perquisition.

Selon l'administrateur gérant de cet établissement situé centre de Brazzaville, Joe Washington Ebina, la perquisition de l'hôtel Saphir a eu lieu vers 3h00 du matin (2h00 GMT).

M. Ebina dénonce une intervention "inadmissible" des forces de l'ordre destinée selon lui à "traumatiser les clients" pour "mettre en danger l'établissement".

Au cours de la perquisition, la porte de la chambre de l'ambassadeur du Gabon au Congo (arrivé en novembre et en attente d'une résidence fixe) a été forcée par les policiers, a ajouté M. Ebina, ce qui a été confirmé par un client. Un journaliste de l'AFP a pu voir la serrure détériorée de la chambre occupée par le diplomate.

Les policiers, au nombre de 300, armés, et cagoulés pour certains, aux dires de M. Ebina, ont déclaré qu'ils cherchaient une douzaine de "mercenaires".

Ils ont présenté un mandat avec une liste de noms mais en ont caché l'en-tête, a encore dit M. Ebina, dénonçant une pratique "inacceptable". Homme d'affaires, M. Ebina dirige également une ONG membre d'une "plate-forme de la société civile", critique de l'action de M. Sassou Nguesso.

Interrogé par l'AFP, le colonel Jules Monkala Tchoumou a confirmé la perquisition nocturne à l'hôtel Saphir, mais a démenti que la moindre porte ait été forcée et a jugé que le nombre de policiers avancé par M. Ebina était exagéré.

"Les policiers sont arrivés à l'hôtel Saphir avec une liste de douze noms de personnes suspectes de terrorisme qui y auraient été logées", a déclaré le colonel Tchoumou.

Il n'y a eu aucune interpellation.

Les autorités congolaises ont proclamé le 24 mars la victoire de M. Sassou Nguesso à la présidentielle du 20 mars, annonçant sa réélection pour un mandat de cinq ans avec plus de 60% des voix au premier tour.

Rejetant ces résultats entachés selon eux de fraudes massives, cinq candidats d'opposition à la présidentielle ont appelé la population à les contester par des voies légales et pacifiques.

Plusieurs journalistes de la presse étrangère ayant couvert la présidentielle congolaise, dont ceux de l'AFP, ont séjourné au Saphir, lieu où l'on pouvait côtoyer facilement aussi bien des responsables de l'opposition que du pouvoir.

Avec AFP

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