Droits humains
La justice confirme la décriminalisation de l'homosexualité au Botswana

La justice du Botswana a maintenu lundi en appel sa décision de décriminaliser l'homosexualité, rejetant un recours déposé par le gouvernement conservateur du pays enclavé d'Afrique australe.
"La demande en appel est rejetée", a déclaré la Haute Cour dans son arrêt dont l'AFP a eu copie.
En 2016, le tribunal de Gaborone, capitale du Botswana, avait ordonné que les lois punissant les relations entre personnes de même sexe soit amendées, les qualifiant de "reliques de l'ère (britannique) victorienne" qui "oppressent une minorité".
Ce jugement, salué comme "historique" au niveau international, était très attendu sur l'ensemble du continent africain où l'homosexualité reste illégale dans plus de la moitié des pays subsahariens.
Mais le gouvernement a fait appel de cette décision en octobre, estimant que cette "question politique" devait être tranchée par le Parlement et non par la justice.
Les citoyens botswanais homosexuels ont longtemps vécu dans "la peur constante d'être découverts ou arrêtés", a déclaré le juge Ian Kirby à la lecture de son arrêt. "Cela a parfois conduit à la dépression, au comportement suicidaire, à l'alcoolisme ou à la toxicomanie", a-t-il regretté.
Le Botswana est un des rares pays africains à avoir dépénalisé l'homosexualité. Les autres sont le Lesotho, le Mozambique, l'Angola et les Seychelles. L'Afrique du Sud est le seul pays africain autorisant le mariage gay, légalisé en 2006.
La justice s'était alors prononcée sur requête d'une personne contestant le code pénal qui réprimait depuis 1965 l'homosexualité avec des peines pouvant aller jusqu'à sept ans de prison.
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- Chérubin Dorcil
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Malawi: raids policiers contre des réfugiés des Grands Lacs

Des centaines de Rwandais, Burundais et Congolais, dont certains tenaient des commerces illégaux, ont été arrêtés à Lilongwe après avoir refusé de retourner dans un camp de réfugiés, a-t-on appris jeudi auprès des autorités du Malawi.
Le ministère de la Sécurité intérieure a précisé que 408 réfugiés et demandeurs d'asile, y compris des enfants, ont été interpelés dans le cadre d'une opération policière lancée mercredi au petit matin dans plusieurs townships de la capitale.
Ces arrestations interviennent deux mois après un ultimatum lancé par le gouvernement pour que ces réfugiés retournent au camp surpeuplé de Dzaleka, à quelque 40 km de Lilongwe.
"Le délai accordé avait expiré", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère, Patrick Botha. "Nous avions indiqué que si ces personnes ne se déplaçaient pas, la police serait appelée à intervenir pour les y obliger".
La plupart des réfugiés et des demandeurs d'asile au Malawi viennent de la République démocratique du Congo (RDC), troublée par des conflits et violences, ainsi que du Rwanda et du Burundi.
Un représentant de la communauté burundaise de Lilongwe, Bantubino Leopold, s'est dit "surpris" par ces raids, le gouvernement s'étant engagé à protéger les réfugiés.
"Nous avons un accord [...] qui permet aux réfugiés qui peuvent se débrouiller seuls de gérer des entreprises dans le pays, afin qu'ils ne dépendent pas de l'aumône", a déclaré M. Leopold à l'AFP, alors que le gouvernement accuse certains des interpelés de gérer des commerces sans autorisation.
Ces arrestations sont une "violation flagrante du droit international des réfugiés" et favorisent "un environnement de peur et d'incertitude" pour les personnes concernées, a dénoncé la Coalition des défenseurs des droits de l'homme du Malawi.
Le Malawi accueille près de 70.000 réfugiés et demandeurs d'asile, selon l'agence onusienne pour les réfugiés (HCR). La plupart vivent à Dzaleka, camp de réfugiés créé en 1994 pour en accueillir environ 12.000, mais qui en compte plus de 56.000 selon le HCR.
- Eric Manirakiza