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Aucun Russe parmi les dix personnes jugées pour violence après un match de l'Euro


Les fans se battent entre eux au Stade Velodrome, à Marseille, après un match, le 11 juin 2016.
Les fans se battent entre eux au Stade Velodrome, à Marseille, après un match, le 11 juin 2016.

Dix supporters impliqués dans les violences de samedi à Marseille passent devant le tribunal lundi, au 4e jour de l'Euro-2016, mais aucun Russe: les hooligans de ce pays, pourtant en première ligne, ont échappé aux autorités françaises, qui font face aux critiques.

150 hooligans russes "extrêmement entraînés" sont impliqués dans les violentes rixes sur le Vieux-Port samedi, dont les images ont fait le tour du monde, a expliqué lundi le procureur de Marseille Brice Robin.

Problème: aucun n'a été interpellé. "Préparés pour des opérations hyper-rapides et hyper-violentes", ils ont visiblement déjoué la surveillance policière en évitant d'arriver par avion à Marseille, a précisé le procureur.

Les dix personnes qui vont être jugées en comparution immédiate lundi après-midi sont six Britanniques, un Autrichien et trois Français.

Le parquet va requérir l'incarcération de chacun d'entre eux, des interdictions de stade pour les Français, et des interdictions du territoire national pour les étrangers. On leur reproche des "violences avec arme par destination", sur des policiers ou sur d'autres supporters.

Les rixes sur le Vieux-Port impliquaient des supporters russes, anglais et des Français, mais la quasi totalité des 35 blessés sont de nationalité anglaise, a précisé M. Robin.

Parmi eux, l'Anglais grièvement blessé samedi après avoir reçu des coups sur la tête est toujours dans un état "critique" mais stable. "Ses agresseurs n'ont pas été identifiés".

En Angleterre, des voix s'élèvent pour critiquer l'action de la police française samedi. "Ils n'ont pas bien géré la foule anglaise, ils n'ont pas communiqué avec elle, et ils n'ont pas non plus su gérer le mouvement d'ultras russes. Il fallait clairement contenir ce groupe, ou au moins protéger les fans anglais", a déclaré à l'AFP Geoff Pearson, spécialiste des supporters radicaux à l'université de Manchester, qui se trouvait à Marseille samedi.

"Il n'y a pas eu de faille", a rétorqué le procureur de Marseille.

Interdiction de l'alcool

Au total, depuis vendredi, les autorités françaises ont procédé à 116 interpellations pour violences, qui ont donné lieu à 63 gardes à vue, trois expulsions du territoire et cinq interdictions d'entrée sur le sol français, selon des chiffres nationaux du ministère de l'Intérieur communiqués tard dimanche soir.

Les violences du week-end autour de l'Euro-2016 ont également entraîné un débat sur la consommation excessive d'alcool par les supporters, qui a poussé le gouvernement à réagir dimanche.

"La vente, la consommation et le transport de boissons alcoolisées" seront interdits "les veilles et jours de match et les jours d'ouverture des fan zones dans les périmètres sensibles", a annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, sans préciser de quelles zones il s'agit.

Dans la foulée de cette instruction donnée aux autorités locales, le préfet du Rhône a annoncé lundi matin l'interdiction de la vente d'alcool à emporter aux supporters les jours de match dans l'agglomération de Lyon, l'une des dix villes hôtes.

Lyon (centre-est de la France) accueille lundi soir son premier match, Belgique-Italie à 19H00 GMT) dans son nouveau stade de 59.000 places construit en périphérie de la ville, à Décines-Charpieu. Des milliers de supporters belges et italiens sont attendus.

Matches à risques à Lille et Lens

Autorités françaises et instances du foot semblent décidées à afficher leur fermeté après les violences du week-end, qui ont considérablement écorné l'image du troisième événement sportif mondial.

L'UEFA a prévenu dimanche l'Angleterre et la Russie: elles risquent d'être disqualifiées de l'Euro si des violences telles que celles de Marseille se reproduisent.

L'instance européenne du football a parallèlement ouvert une procédure disciplinaire contre la fédération russe pour les débordements de ses supporters dans le Vélodrome au coup de sifflet final du match contre l'Angleterre. Le verdict est attendu mardi: la Russie risque par exemple un retrait de points pour les éliminatoires de l'Euro-2020.

Quelles sont maintenant les rencontres à surveiller? Le prochain match des Russes aura lieu mercredi à Lille et celui des Anglais le lendemain, à 40 km de là, à Lens, ce qui pourrait favoriser de nouveaux heurts entre supporters.

Allemagne-Pologne jeudi au Stade de France est également classé à risque, tout comme Ukraine-Pologne le 21 juin à Marseille, le jour de la Fête de la musique, événement qui draine d'ordinaire les foules dans la rue jusqu'au bout de la nuit.

Par ailleurs, un supporter de l'Irlande du Nord est mort dans la nuit de dimanche à lundi après avoir fait une chute mortelle depuis une rambarde surplombant la mer. De source policière, cette chute est a priori accidentelle et ne serait pas intervenue au cours d'une rixe.

Et le football dans tout ça? Il tentera de reprendre sa place avec l'Espagne, double tenante du titre, qui affronte la République tchèque à Toulouse (13H00). Puis la Suède de Zlatan Ibrahimovic jouera contre l'Eire au Stade de France (16H00).

Avec AFP

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