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Au moins huit morts lors de violences intercommunautaires dans le centre du Mali


Des soldats français près de Niono, dans le centre du Mali, le 19 janvier 2013.
Des soldats français près de Niono, dans le centre du Mali, le 19 janvier 2013.

Au moins huit personnes ont été tuées mercredi dans des violences dans le centre du Mali entre membres de la minorité peule, et des chasseurs traditionnels appartenant essentiellement à l'ethnie majoritaire bambara.

En février, des violences similaires avaient fait au moins 20 morts et des centaines de déplacés dans la même région. Quatre ministres, dont celui de la Justice, Mamadou Konaté, s'étaient alors rendus sur place et avaient annoncé l'ouverture d'une enquête.

"Les 'dozo', chasseurs traditionnels, ont perdu de très nombreux boeufs, qui leur permettaient notamment de faire les travaux champêtres, mercredi dans le village de Tougou, situé à 60 km de Niono", a déclaré à l'AFP, un élu de la localité de Diabaly (centre).

"En représailles, ils ont poursuivi les +voleurs+ et un affrontement s'est déroulé à 20 km de Diabaly. Il y a eu au moins huit morts", a indiqué cet élu sous le couvert de l'anonymat.

Confirmant ces affrontements, à "Banikoro et à Songo, à une vingtaine de km de Diabaly", une source sécuritaire malienne a précisé que "la tension restait très vive " dans le secteur.

Selon un autre élu local, dans leur expédition punitive, les chasseurs se sont déplacés à moto alors que depuis le 20 février, l'armée a interdit la circulation des motos d'un village à l'autre dans cette région, en raison de leur utilisation "par les terroristes".

Selon une source à l'hôpital de Niono, treize blessés y sont arrivés mercredi dans la soirée. "Parmi les civils blessés, certains nous ont effectivement parlé d'au moins huit morts. Nous avons donné les soins d'urgence", a ajouté cette source.

Le sous-préfet de Niono et d'autres responsables administratifs ont rendu visite aux blessés jeudi, selon des témoins.

Par ailleurs, un renfort de l'armée a été envoyé sur place "pour calmer les tensions", a affirmé à l'AFP une source militaire malienne basée à Gao (nord).

Les tensions sont fréquentes entre Bambaras et Peuls, souvent soupçonnés de collusion avec les jihadistes en raison de la présence depuis 2015 dans le centre du Mali du mouvement armé du prédicateur radical peul Amadou Koufa, allié à plusieurs groupes jihadistes.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU (Minusma). Longtemps concentrées dans le nord, les attaques jihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.

Avec AFP

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