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Au moins 14 morts et 145 blessés dans un attentat des talibans à Kaboul


Un policier afghan s'active après un attentat à la voiture piégée près du siège de la police à Kaboul, en Afghanistan, le mercredi 7 août 2019.
Un policier afghan s'active après un attentat à la voiture piégée près du siège de la police à Kaboul, en Afghanistan, le mercredi 7 août 2019.

De nouvelles négociations que mènent les talibans depuis un an avec les Etats-Unis sont en cours à Doha, au Qatar.

Un attentat à la voiture piégée revendiqué par les talibans a fait au moins 14 morts et 145 blessés, dont une majorité de civils, mercredi matin dans l'ouest de Kaboul, ont indiqué les autorités.

"Un véhicule rempli d'explosifs a sauté à l'entrée du commissariat de police dans l'ouest de Kaboul à 09H00" (04H30 GMT), a déclaré le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur Nasrat Rahimi.

Dix des quatorze morts sont des civils, tout comme 92 des blessés, a-t-il précisé.

Un journaliste afghan, Zakeria Hasani, a raconté à l'AFP s'être trouvé "à 400 mètres" de la puissante explosion et avoir vu "des gens tomber à terre puis courir dans un élan de panique".

"J'ai entendu des gens hurler. C'était la terreur absolue. J'ai vu des femmes pleurer, cherchant désespérément leur mari ou leurs enfants", a-t-il ajouté.

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué l'attentat commis selon lui par un kamikaze.

L'attaque "a été lancée contre un centre de recrutement ennemi. Des dizaines de soldats et de policiers ont été tués et blessés", a-t-il dit, assurant qu'elle avait eu lieu "sur un site où les déplacements de civils n'étaient pas autorisés".

Les civils continuent de payer un lourd tribut au conflit. L'ONU a révélé que le mois de juillet avait été le plus sanglant depuis mai 2017, avec plus de 1.500 civils tués ou blessés à travers le pays. En 2018, 3.804 civils ont été tués, dont 900 enfants.

- "Injustifiable" -

Un huitième round des pourparlers que mènent les talibans depuis un an avec les Etats-Unis est en cours à Doha, au Qatar. L'émissaire américain pour la paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a salué lundi les "excellents progrès" réalisés, espérant être en mesure de signer un accord de paix bilatéral.

Si un tel accord venait à se conclure, il ouvrirait la voie à des discussions directes à Oslo entre talibans et une équipe de négociation formée par le gouvernement afghan.

"Les attaques aveugles et les blessures intentionnelles faites aux civils sont injustifiables", a tweeté M. Khalilzad qui "condamne" l'attentat.

Selon lui, "l'accent devrait être mis sur la réduction immédiate de la violence à mesure que nous nous rapprochons des négociations inter-afghanes qui déboucheront sur une feuille de route politique et un cessez-le-feu permanent".

Le porte-parole de la présidence, Sediq Sediqqi, a estimé que "les talibans sont un obstacle à la paix".

"Ils doivent cesser les combats et utiliser l'opportunité de paix fournie par les Etats-Unis sinon, rien d'autre ne les attend que leur extinction", a-t-il estimé.

Selon lui, les forces afghanes et leur allié américain "ont mis beaucoup de pression sur les talibans" qui sont "tués par dizaines tous les jours" et qui "en représailles attaquent des lieux civils dans les villes".

Amnesty International a estimé dans un tweet que "les talibans violent les lois de la guerre" avec de tels attentats.

- Ruines -

Le poste de police visé est situé dans la partie chiite de la ville où vit la communauté Hazara (la troisième communauté d'Afghanistan après les Pachtounes et les Tadjiks qui sont sunnites), alors que les préparatifs battent leur plein à l'approche de l'Aïd el-Kébir, la plus grande fête musulmane.

Bravant la peur, la population de Kaboul se rendait en masse mercredi sur les étals des marchés remplis de victuailles.

Du site visé, il ne reste que des ruines. Plusieurs bâtiments sont détruits, leurs façades s'étant affaissées. Des murs anti-explosion en ciment ont été réduits en poussières.

Des explosions avaient déjà retenti dans la nuit à Kaboul. Les forces spéciales afghanes ont expliqué avoir pris d'assaut plusieurs repaires de membres de la branche afghane du groupe Etat islamique, où "étaient fabriquées des vestes explosives et des voitures piégées" afin de "mener des attentats-suicides à Kaboul".

Dans la province de Baghlan, dans le nord de l'Afghanistan, les autorités ont affirmé avoir déjoué une attaque mercredi contre un convoi des forces de sécurité vers lequel se dirigeait un véhicule blindé chargé d'explosifs qui a été détruit au lance-roquette avant d'atteindre sa cible.

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