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Au Burkina, un mardi en "mode avion" pour dénoncer le coût d'internet


ARCHIVES - Un homme utilise un téléphone pour diffuser en direct sur les réseaux sociaux la messe traditionnelle du dimanche de Pâques à la cathédrale de l'Immaculée Conception à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 12 avril 2020.
ARCHIVES - Un homme utilise un téléphone pour diffuser en direct sur les réseaux sociaux la messe traditionnelle du dimanche de Pâques à la cathédrale de l'Immaculée Conception à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 12 avril 2020.

Citoyens et internautes ont décidé de boycotter les services des opérateurs ce mardi... les téléphones seront mis sur mode avion pendant une heure.

Au Burkina Faso on pourrait appeler cela de crises des télécommunications. Depuis plusieurs jours, des citoyens dénoncent la cherté des prix des communications notamment la connexion internet. Ils menacent de boycotter les services des différents opérateurs de téléphonie. De son côté, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) reconnaît que les opérateurs ont une liberté de fixation des tarifs conformément à la loi sur la concurrence. L’autorité demande aux Burkinabè la retenue et la poursuite des discussions.

Face au coût d'internet, les Burkinabè ripostent
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Le mouvement de contestation est parti de la Côte d’Ivoire. Puis, des internautes burkinabè eux aussi ont estimé que le prix de la connexion est élevé.

"De façon générale le coût de la vie est très élevé au Burkina Faso depuis ces derniers mois. Il y a beaucoup de jeunes qui travaillent sur les réseaux sociaux, qui travaillent sur internet. Qui utilisent internet pour s’exprimer et pour faire marcher l’économie du pays. Si aujourd’hui les citoyens estiment que le coût est élevé, il appartient à tous les acteurs de façon concertée, de rassurer les populations sur ce qui doit être fait", soutient Mahamadi Ouédraogo, un citoyen qui milite pour la baisse des prix de la connexion.

Les organisations de défense des droits des consommateurs trouvent aussi que les services sont chers et défaillants

"Au Burkina Faso, la minute d’appel coûte 90FCFA. Pour ce qui est des Data, vous avez le Giga pour plus de 2100 FCFA, 2500 FCFA alors que dans des pays voisins comme le Niger, aussi un pays sahélien, vous avez un Giga à un peu plus de 1000 FCFA, au Ghana, un pays côtier, vous avez un Giga à moins de 400 FCFA. On ne peut pas comprendre pourquoi", s'étonne Adama Bayala, président du Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF).

Appel à la transparence

Il y a deux types de tarifs au Burkina Faso: ceux fixés par l’autorité de régulation elle-même et les tarifs de détails, appliqués au consommateur final.

"Pour ces tarifs, c’est la liberté de fixation conformément à la loi sur la concurrence. Les opérateurs fixent les tarifs de manière libre, cependant, il y a un petit encadrement qui veut que ces tarifs soient transparents vis-à-vis du consommateur. Que l’opérateur donne le maximum d’informations concernant les offres commerciales qui sont appliquées aux opérateurs", souligne Salamata Rouamba / Illy, la Directrice de la régulation des marchés fixes et mobiles de l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes à la télévision nationale.

Les responsables de l’autorité de régulation ont annoncé la semaine dernière que des concertations avec les opérateurs de téléphonie mobile se poursuivent. Ils demandent aux Burkinabè de leur faire confiance pour donner une chance aux concertations en cours. Entre temps, citoyens et internautes ont décidé de boycotter les services des opérateurs ce mardi, de 11h à midi... les téléphones seront mis sur mode avion pendant une heure.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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