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Attaque du Radisson : selon le procureur, les terroristes avaient des complices


Des enfants derrière une barrière de police à l'extérieur de l'hôtel Radisson à Bamako, le 21 novembre 2015. (AP Photo/Jerome Delay)
Des enfants derrière une barrière de police à l'extérieur de l'hôtel Radisson à Bamako, le 21 novembre 2015. (AP Photo/Jerome Delay)

Selon le procureur chargé de l'enquête sur l'attaque du Radisson au Mali, les terroristes "ont bénéficié de complicités pour venir à l'hôtel" mais aussi "pour commettre le forfait".

Les auteurs de l'attaque vendredi d'un grand hôtel de Bamako ayant fait une vingtaine de morts "ont bénéficié de complicités" pour se rendre à l'établissement et exécuter leur opération, a affirmé le procureur antiterroriste chargé de l’enquête dans la nuit de dimanche 22 à lundi 23 novembre.

"L'enquête avance" et elle permettra de "débusquer rapidement les auteurs (de l'attaque) et les traduire devant la justice", a déclaré Boubacar Sidiki Samaké, procureur du pôle juridique spécialisé de lutte contre le terrorisme à Bamako, qui dirige les investigations.

"Ce qui est évident, c'est qu'ils ont bénéficié de complicités pour venir à l'hôtel" Radisson Blu, "et ils ont bénéficié de complicités pour commettre le forfait", a affirmé M. Samaké.

Dans le hall de l'hôtel, les enquêteurs, appuyés par des experts français et de l'ONU, ​ont mis la main sur une valise contenant des grenades et appartenant aux assaillants, a-t-il indiqué.

Selon lui, des spécialistes français en criminalité sont arrivés au Mali pour aider à l'identification des corps. La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) participe également à l'enquête.

Trois complices présumés activement recherchés

D'après des sources policière et de sécurité maliennes, l'enquête s'oriente vers "plusieurs pistes", sans certitude sur le nombre et la nationalité des auteurs de l'attaque, revendiquée successivement par deux groupes jihadistes distincts. Au moins trois suspects, complices présumés, étaient activement recherchés.

Interrogé sur d'éventuelles arrestations, le procureur Samaké a refusé de se prononcer mais a indiqué, sans plus de détails, que des perquisitions et "fouilles domiciliaires" ont été effectuées à Bamako dans le cadre de l'enquête.

"Je pense que dans les prochains jours vous allez voir, il y aura des choses", a assuré Boubacar Sidiki Samaké.

Il a invité à la prudence, concernant les revendications de l'attaque, estimant qu'aucun groupe n'était cependant à écarter.

L'attaque a été revendiquée dès le 20 novembre par le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, "avec la participation" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le groupe a affirmé dimanche que les assaillants étaient uniquement au nombre de deux, laissant entendre qu'ils étaient maliens.

Dans un enregistrement en arabe diffusé par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, un porte-parole d'Al-Mourabitoune les a identifiés comme Abdelhakim al-Ansari et Moez al-Ansari, le qualificatif "al-Ansari" désignant dans la terminologie jihadiste des combattants autochtones.

De son côté, le Front de libération du Macina, un groupe jihadiste du centre du Mali, a lui aussi revendiqué l'attaque, faisant état de cinq assaillants dont trois qui ont pu s'échapper.

Belmokhtar, la colonne vertébrale des jihadistes au Mali

Au Mali, "tous les jihadistes ont pour colonne vertébrale Mokhtar Belmokhtar. Iyad (Ag Ghaly) est le coordinateur au Mali. Selon la mission (qui leur est assignée), un nom de groupe est utilisé mais les acteurs restent sensiblement les mêmes", a affirmé à l'AFP lundi une source au sein du renseignement malien.

D'après elle, les deux assaillants tués n'étaient "pas seuls", c'étaient "bien des étrangers" à la peau noire - de nationalité indéterminée. "Trois à quatre complices" locaux les auraient aidés à se fondre dans la population avant de passer à l'acte.

Des rescapés de la prise d'otages, dont le chanteur guinéen Sékouba Bambino Diabaté, ont affirmé avoir entendu sans les voir les assaillants se parler en anglais, sans pouvoir identifier leur accent.

Avec AFP

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