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Arrestation d'un militant des droits de l'homme au Niger


Le militant arrêté Maikoul Zodi à Niamey, au Niger, le 16 mars 2016. (VOA/Bagassi Koura)
Le militant arrêté Maikoul Zodi à Niamey, au Niger, le 16 mars 2016. (VOA/Bagassi Koura)

Maïkoul Zodi, une figure de la société civile et professeur de collège, a été arrêté mercredi par la police, qui l'accuse notamment de concussion.

"On lui reproche d'avoir perçu son salaire de fonctionnaire alors qu'il était sans emploi... Mais c'est à l'administration de lui donner un emploi!", fustige Ali Idrissa, coordinateur National du ROTAB.

"Il avait pourtant écrit en janvier dernier pour demander une affectation", confie-t-il.

Pour Ali Idrissa, son arrestation est liée à sa signature de la "plainte contre X" pour réclamer une enquête sur une vente présumée douteuse d'uranium nigérien, baptisée "Uraniumgate".

Dans un communiqué, Tournons la page, une ONG dont M. Zodi est également membre, "exige sa libération immédiate et sans conditions".

"La coalition internationale Tournons la page ainsi que la coalition Tournons la page Niger et tous les autres membres de la coalition sont profondément préoccupés par l'arrestation", selon le communiqué.

A 6 heures du matin, Maikoul Zodi a été arrêté devant sa femme et ses enfants, qui sont toujours sans nouvelles de lui. Seul son avocat a pu le rencontrer dans les locaux de la police.

"Ces arrestations arbitraires témoignent d'une nouvelle tentative de museler la liberté d’expression. Le message adressé à ces voix dissidentes du Niger est clair : s’exprimer librement sur la situation économique et sociale et exiger la transparence dans la gestion des affaires publiques pourraient vous conduire en prison", a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagnes dans l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

A la mi-mars 2016, il avait été mis à la disposition de la Céni pour occuper le poste de rapporteur général, mais il avait démissionné pour dénoncer la "violation" de la loi électorale par le président de la Commission.

VOA Afrique s'était alors entretenu avec lui :

Il reprochait notamment au président de la Céni, M. Ibrahim Boubé, d'avoir pris "un arrêté pour remplacer" dans les bureaux de vote les membres de l'opposition, qui avait décidé de boycotter le second tour de la présidentielle remporté par le président Mahamadou Issoufou avec plus de 92% des suffrages.

En décembre 2016 et février 2017, son Collectif a organisé deux importantes manifestation de rue à Niamey notamment contre "le coût de la vie" et "la mauvaise gestion" du pays.

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