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Après Pistorius, les jeux Paralympiques à la recherche de la nouvelle star


Oscar Pistorius court sur la piste de l'Université de Pretoria, en Afrique du Sud, lors de sa première session d’entraînement après le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, 27 juin 2013.
Oscar Pistorius court sur la piste de l'Université de Pretoria, en Afrique du Sud, lors de sa première session d’entraînement après le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, 27 juin 2013.

Oscar Pistorius, l'étoile médiatique: seul athlète handicapé à avoir participé aux Jeux Olympiques avec les valides, le Sud-Africain a dynamisé l'intérêt du grand public pour le sport paralympique, avant que sa condamnation pour meurtre ne laisse un grand vide.

"Blade Runner", l'homme aux deux lames en carbone en forme de pattes de félin, a attiré les regards à Londres-2012, en individuel sur 400 m puis avec le relais 4x400 m, dont il a disputé la finale (8e).

Aujourd'hui emprisonné pour le meurtre en 2013 de sa petite amie, le sprinteur amputé des deux jambes quand il était enfant est bien loin des stades. Et le sport paralympique se cherche un nouveau visage.

"C'est un nouveau cycle paralympique qui commence, on ne pense pas au passé", estime à Rio José Luis Casas, athlète péruvien qui concourt dans la même catégorie de handicap (T44).

Néanmoins, ce militaire amputé d'une jambe en 2014 le reconnaît: il aurait aimé "rivaliser avec lui" pour sa toute première participation aux Paralympiques. "Quoi qu'il ait fait, qui n'a rien à voir avec le sport, il a ouvert une brèche et attiré des personnes comme moi à la pratique du sport", dit-il.

Dans les couloirs du stade Olympique de Rio, où se déroulent les compétitions d'athlétisme, difficile d'aborder son nom. Les chargés de communication de l'équipe sud-africaine coupent systématiquement les questions concernant l'ex-champion.

"Le monde paralympique et le sport en général ne veulent pas être mêlés à des chroniques judiciaires", dit à l'AFP Michel Castellar, rédacteur dans un blog dédié au monde olympique et paralympique.

Présenté par le magazine Time en 2012 comme "la définition même de l'inspiration mondiale", Oscar Pistorius a vu son destin basculer six mois après les Jeux de Londres.

Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, il abat de quatre balles, chez lui à Pretoria, sa petite amie le mannequin Reeva Steenkamp, qui était enfermée dans les toilettes.

Nouveau 'chapitre'

Il a toujours plaidé la méprise répétant qu'il était convaincu qu'un cambrioleur s'était introduit dans sa maison. Au mois de juillet, il a été condamné à six ans de prison.

"Oscar est évidemment regretté", déclare dans la presse officielle des jeux Paralympiques son compatriote Arnu Fourie. "Ce qu'il a fait pour le sport, pas seulement pour l'Afrique du Sud mais aussi pour le monde, personne ne peut lui enlever".

"Il a montré qu'on pouvait unir les mondes olympique et paralympique. Son héritage est très grand", abonde Michel Castellar.

D'année en année, le niveau des athlètes paralympiques augmente et leurs performances se rapprochent de celle des valides. Ainsi, après lui, d'autres espèrent un jour entrer dans l'histoire.

Le sauteur en longueur allemand Markus Rehm, parfois surnommé le "nouveau Pistorius", a renoncé en juillet à un combat judiciaire pour atteindre son rêve et participer, comme Pistorius, aux JO avec les valides. Mais l'athlète, qui doit notamment prouver que sa prothèse ne lui apporte aucun avantage, retentera sa chance avant Tokyo-2020.

"Je suis un olympien. Ici, aux Paralympiques, je suis chez moi. J'aimerais vraiment pouvoir apporter quelque chose de positif à notre sport en le faisant dans un cadre plus grand", explique-t-il.

"Pistorius a écrit un chapitre, je veux en écrire un nouveau", poursuit le médaillé d'or au relais 4x100m paralympique à Rio, qui participera samedi à l'épreuve de saut en longueur.

La porte ouverte par Oscar Pistorius n'est pas prête de se refermer. Même si les athlètes sont partagés.

"Je pense qu'il est préférable qu'on reste à l'écart des jeux Olympiques et de n'avoir aucune règlementation sur la technologie", opine de son côté le Néo-Zélandais Liam Malone, champion paralympique du 200 m et médaillé d'argent sur 100 m à Rio. "Je peux comprendre les raisons qui ont poussé Pistorius à y aller mais nous devons rester des paralympiques".

Selon la loi sud-africaine, Oscar Pistorius ne peut faire de demande de libération conditionnelle avant d'avoir purgé la moitié de sa peine, en 2019 donc. Il aura alors 33 ans.

Avec AFP

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