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La 2ème partie du rapport d'enquête sur la corruption d'Etat de l'ère Zuma a été remise au gouvernement sud-africain


L'ancien président sud-africain Jacob Zuma s'adresse aux journalistes devant le commissariat du service de police sud-africain (SAPS) à Pietermaritzburg le 21 octobre 2021.
L'ancien président sud-africain Jacob Zuma s'adresse aux journalistes devant le commissariat du service de police sud-africain (SAPS) à Pietermaritzburg le 21 octobre 2021.

Le second volet des conclusions de quatre années d'enquête sur la corruption endémique pendant la présidence de Jacob Zuma (2009-2018) a été remis mardi au gouvernement sud-africain. Voici les principaux points des premières 1.400 pages du rapport, dont la dernière partie doit être publiée fin février.

- Jacob Zuma -

Englué dans les scandales, l'ex-président a été contraint de créer lui-même la commission du juge Raymond Zondo chargée d'enquêter sur la corruption d'Etat, avant d'être poussé à la démission en 2018.

La commission a entendu plus de 300 témoins sur quelque 400 jours d'audition, mettant en cause 1.438 personnes et entités dont M. Zuma. Le degré de corruption était si élevé pendant ses neuf années de présidence que les Sud-Africains appellent le phénomène "capture d'État".

Jacob Zuma a obstinément refusé de répondre aux questions de la commission, devenant "l'antithèse de la responsabilité", condamne le rapport. L'ex-président a reçu une peine de 15 mois de prison pour outrage à la justice.

Son incarcération en juillet a déclenché une vague sans précédent de violences et de pillages. Il a été libéré pour raisons de santé deux mois après avoir entamé sa peine.

Le rapport recommande notamment la création d'une loi contre l'abus de pouvoir puni d'une peine pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison et une amende maximale de 1,2 million d'euros.

- Le fisc -

Un des services publics les plus efficaces du pays, l'administration fiscale (SARS), "a été délibérément capturée" pendant l'ère Zuma, selon le rapport.

L'agence a perdu plus de 2.000 cadres dont des enquêteurs fiscaux de premier plan. M. Zuma a "démantelé la gouvernance petit à petit, allant au-delà de la mauvaise gestion. Il s'est emparé de SARS pour en prendre le contrôle", souligne le rapport.

L'ex-président a placé à sa tête l'économiste Tom Moyane, soupçonné d'avoir approuvé le remboursement d'une taxe d'environ 5 millions d'euros à la sulfureuse famille Gupta, des hommes d'affaires au cœur de la corruption d'Etat.

Après des révélation dans la presse, les Gupta ont créé leur propre empire médiatique, The New Age, financé par de lucratifs contrats publicitaires gouvernementaux qui "défiaient la logique et les exigences légales", selon le rapport.

- Compagnie aérienne SAA -

Autrefois première compagnie aérienne d'Afrique, South African Airways (SAA) a été "rongée par la corruption et la fraude", selon le rapport.

Là aussi, Jacob Zuma avait nommé une proche à la tête de l'entreprise publique, Dudu Miyeni. Celle-ci "bénéficiait illégalement des ressources de l'Agence de sécurité de l'État (SSA) et jouissait de la protection d'agents infiltrés formés à l'étranger au contre-espionnage et à la collecte de renseignements".

Ses liens avec des espions de haut niveau montrent "à quel point elle était puissante" et "proche du président Zuma". A la fin de son mandat, la compagnie aérienne a fait faillite. SAA privatisée n'a que récemment repris les vols sur une poignée de lignes dans la région.

- Les transports -

La compagnie publique de transport, Transnet, épine dorsale de la première industrie africaine avec la gestion des chemins de fer, ports et pipelines du pays, était la "principal cible" du pillage des ressources publiques organisées par M. Zuma et les frères Gupta.

Quelque 2,4 milliards d'euros en contrats ont été "irrégulièrement attribués au profit d'entités liées à la famille" d'origine indienne installée en Afrique du Sud en 1993.

"Ce montant représente 72% du total des paiements de l'État entachés de captation", souligne l'enquête.

- L'armement -

Fleuron de l'industrie de la défense, fournisseur d'armes pour l'armée sud-africaine et à l'étranger, Denel a été conduit à la ruine par un fidèle de Jacob Zuma, l'ex-avocat Daniel Mantsha.

Son implication dans des affaires de corruption à grande échelle lui a valu d'être rayé du barreau.

En 2021, la perte nette de Denel s'est élevée à plus de 92,2 millions d'euros et l'entreprise endettée, qui tente d'obtenir une nouvelle aide de l'Etat, peine à payer les salaires.

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