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Afrique du Sud: l'économie au ralenti en 2023 avant les élections de mai


L'économie sud-africaine renoue ainsi en 2023 avec un taux de croissance modeste qui était sa marque de fabrique avant la crise sanitaire du Covid (+0,3% en 2019, après +1,6% en 2018 et +1,2% en 2017). (Photo by RODGER BOSCH / AFP)
L'économie sud-africaine renoue ainsi en 2023 avec un taux de croissance modeste qui était sa marque de fabrique avant la crise sanitaire du Covid (+0,3% en 2019, après +1,6% en 2018 et +1,2% en 2017). (Photo by RODGER BOSCH / AFP)

L'économie sud-africaine a ralenti en 2023 mais évité la récession, pénalisée par un recul de l'activité agricole et du secteur touristique, a indiqué mardi l'agence statistique StatsSA, chiffrant la croissance du PIB de la deuxième économie d'Afrique à 0,6% en 2023, après 1,9% en 2022.

Locomotive économique de la zone australe, l'Afrique du Sud a souffert d'une relative stagnation de son activité minière en 2023 (-0,3% sur un an) et du marasme du secteur de l'agriculture, de la pêche et des forêts (-12,2%), selon StatsSA. "Il s'agit de la plus forte baisse annuelle de la production agricole depuis 1995", a précisé StatsSA.

L'activité s'est aussi contractée dans l'hôtellerie-restauration (-1,7%) et le secteur du gaz, eau et électricité (-3,8%) dans un pays frappé par des coupures d'électricité quotidiennes. Au quatrième trimestre 2023, le Produit intérieur brut (PIB) sud-africain a progressé de 0,1% par rapport au troisième trimestre, après une baisse de 0,2% au trimestre précédent, selon des chiffres en données corrigées des variations saisonnières.

Au dernier trimestre, la production de l'industrie minière, secteur clé en Afrique du Sud, a rebondi (+2,4% par rapport au troisième trimestre), aidée par un regain d'activité dans le platine, le charbon, le chrome et les diamants. Dans les secteurs des transports, de la logistique, des télécoms, l'activité s'est également ressaisie (+2,9%), contrairement au commerce de gros, à l'hébergement et l'alimentation.

L'économie sud-africaine renoue ainsi en 2023 avec un taux de croissance modeste qui était sa marque de fabrique avant la crise sanitaire du Covid (+0,3% en 2019, après +1,6% en 2018 et +1,2% en 2017).

Première puissance industrielle africaine, l'Afrique du Sud compte plusieurs entreprises publiques en difficultés, comme Eskom qui peine à produire assez d'électricité, ou le groupe public ferroviaire et portuaire Transnet, victime de scandales de corruption, vols et problèmes de maintenance et pour lequel le gouvernement a été contraint d'annoncer une aide en décembre.

Pour cette année et l'an prochain, les perspectives sont à peine meilleures, selon les chiffres dévoilés fin janvier par le Fonds monétaire international (FMI) qui prédit une croissance de 1% en 2024 et 1,3% en 2025 en Afrique du Sud, contre respectivement 3% et 3,1% au Nigeria, premier PIB africain.

La faible croissance sud-africaine s'accompagne d'un chômage élevé et participe de la désillusion envers l'ancien parti de Nelson Mandela, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis 1994, et qui affronte un scrutin crucial dans moins de trois mois.

Quelque 27,5 millions de Sud-Africains sont appelés à voter le 29 mai pour renouveler leur Parlement qui désignera le prochain président. Selon les enquêtes d'opinion, l'ANC, en perdant sa majorité absolue, pourrait se voir contrainte à former un gouvernement de coalition.

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