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Incertitudes sur l'avenir du président sud-africain Cyril Ramaphosa


L'avenir politique du président sud-africain Cyril Ramaphosa restait incertain vendredi, en raison d'un scandale lié à un cambriolage chez lui, où des liasses de dollars ont été retrouvées cachées dans un canapé.
L'avenir politique du président sud-africain Cyril Ramaphosa restait incertain vendredi, en raison d'un scandale lié à un cambriolage chez lui, où des liasses de dollars ont été retrouvées cachées dans un canapé.

Il reste ou il jette l'éponge? L'avenir politique du président sud-africain Cyril Ramaphosa restait incertain vendredi, en raison d'un scandale lié à un cambriolage chez lui, où des liasses de dollars ont été retrouvées cachées dans un canapé.

Après l'hypothèse forte d'une démission la veille, de nombreux indicateurs penchent désormais du côté de la stabilité. M. Ramaphosa doit encore s'adresser aux Sud-Africains, dans les prochaines heures ou jours.

Les caciques du parti de Nelson Mandela, plombé par la corruption et une guerre de factions, doivent aussi se réunir dans l'après-midi pour arbitrer. Majoritaire au Parlement depuis 1994, l'ANC choisit le chef de l'Etat depuis la fin de l'apartheid et l'avènement de la démocratie.

Soupçonné de malversations, Cyril Ramaphosa survivra-t-il à une enquête parlementaire?
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Le porte-parole de M. Ramaphosa avait pris les devants jeudi soir, affirmant que le président examinait "toutes les options" mais que l'heure était trop grave pour prendre des décisions "à la hâte". Cyril Ramaphosa avait passé la journée à consulter les poids lourds de son parti, écoutant les conseils, pesant ses soutiens.

Dans la matinée, des "proches" avaient confié aux médias sud-africains qu'il ne se battrait pas pour rester à son poste. Mais dans la soirée, l'inquiétude d'une possible démission semblait avoir suscité un revirement, le monde des affaires et une bonne partie de l'ANC volant à son secours.

"Les décideurs à la tête de l'ANC ne veulent pas qu'il parte", résumait à l'AFP un cadre du parti sous couvert d'anonymat. Vendredi matin, même le chef de l'Eglise anglicane plaidait en faveur de "Cyril" comme l'appellent les Sud-Africains.

"Personne ne devrait être au-dessus de la loi, mais porter un jugement définitif sur une personne en se basant sur une commission d'enquête préliminaire, qui n'a pas fait de détermination finale des faits, pourrait conduire à l'anarchie", argue Mgr Thabo Makgoba, successeur de Desmond Tutu.

Cyril ou le chaos

"Cyril" ou le chaos. C'est bien ce qui préoccupe nombre de Sud-Africains, y compris dans l'opposition, et les grands acteurs économiques de la première puissance industrielle du continent. Le rand, la monnaie sud-africaine, s'est stabilisée après une vive chute jeudi.

Tout semblait pourtant aller au mieux pour le président en début de semaine, à quinze jours d'une conférence cruciale de l'ANC. Il partait en grand favori pour obtenir la confiance en vue d'un deuxième mandat en 2024, si toutefois le parti, confronté à un désamour grandissant, remporte le scrutin.

Mais mercredi, une commission parlementaire a publié un rapport accablant sur le scandale de Phala Phala, du nom d'une propriété du président à la tête d'une immense fortune personnelle, où il élève du bétail.

M. Ramaphosa, 70 ans, "a pu commettre" des "violations et des fautes" dans le cadre du cambriolage en 2020 dans cette ferme, qui a révélé 580.000 dollars en espèces cachés sous les coussins d'un canapé dans "une chambre d'amis peu utilisée", selon le rapport.

Il se retrouve ainsi sous la menace d'une procédure de destitution. Le Parlement se réunit mardi pour voter ou non le déclenchement d'une procédure en ce sens. L'ANC y jouit d'une confortable majorité mais fera-t-il bloc autour de son président? Jeudi, plusieurs de ses membres influents en ont donné le gage, multipliant les interventions.

"Nous irons au Parlement mardi, nous rejetterons ce rapport et la vie reprendra comme avant", assure confiant le député Mathole Motshekga, partisan affiché du président. "Le rapport ne dit pas qu'il doit répondre de cette affaire, il dit qu'il pourrait avoir à en répondre", nuance-t-il auprès de l'AFP, assurant que désormais "l'affaire est politique".

Le scandale a éclaté en juin quand un ex-responsable du renseignement, proche de l'opposition à Ramaphosa au sein de l'ANC, a déposé plainte, révélant le cambriolage raté et accusant le président de ne pas avoir signalé l'incident ni à la police ni au fisc.

M. Ramaphosa a toujours démenti. Selon lui, un homme d'affaires soudanais est venu dans son domaine acheter vingt buffles et a payé en liquide. Un employé a ensuite cru bon de cacher l'argent sous des coussins plutôt que dans un coffre-fort auquel plusieurs salariés avaient accès.

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