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Attaque contre l'Université américaine de Kaboul


Explosions et tirs retentissaient dans la prestigieuse Université américaine d'Afghanistan à Kaboul, dont des étudiants envoyaient des messages de détresse depuis l'intérieur du bâtiment où ils étaient enfermés.

"J'ai entendu des explosions, et il y a des tirs près d'ici (...) Notre classe est remplie de fumée et de poussière, a raconté un étudiant joint par téléphone par l'AFP.

"Nous sommes coincés à l'intérieur et nous avons très peur".

Des dizaines de soldats ont rapidement encerclé le campus attaqué en début de soirée, à un moment où il est habituellement bondé d'étudiants, car nombre d'entre eux travaillent et suivent des cours du soir à temps partiel.

Aucun groupe n'a revendiqué jusque là cette attaque, qui intervient deux semaines après l'enlèvement de deux enseignants de cette université privée, un Australien et un Américain, et fait suite à plusieurs attaques de grande ampleur dans la capitale afghane.

Nombre d'étudiants dans l'université ont émis des messages de détresse sur Twitter. Parmi eux Massoud Hossaini, photographe de l'agence de presse américaine Associated Press, qui aurait ensuite réussi à s'échapper avec d'autres étudiants.

"#AUAF attaquée. Des amis et moi nous sommes échappés, plusieurs autres amis et des enseignants sont coincés dedans", a ainsi tweeté le journaliste Ahmad Mukhtar.

"De nombreux étudiants ont été évacués" a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sediq Sediqqi, ajoutant qu'aucune information n'indiquait que les assaillants avaient pris des otages.

"Nous ne sommes pas sûrs du nombre d'attaquants (...) mais nos forces spéciales ont commencé les opérations de nettoyage".

Des conseillers militaires américains aidaient les forces afghanes à faire face à cette attaque, selon un responsable américain de la Défense.

Les ambulances se affluaient vers les lieux ou résonnaient encore des tirs ponctuels.

Un hôpital géré par une organisation italienne à Kaboul a indiqué sur Twitter avoir reçu au moins cinq personnes blessées dans cette attaque.

L'Université américaine d'Afghanistan (AUAF) a ouvert ses portes en 2006 et accueille actuellement plus de 1.700 élèves.

Cet établissement d'élite, qui entretient des partenariats et des programmes d'échanges avec de prestigieuses universités américaines comme Georgetown, Stanford et l'Université de Californie, se présente comme "la seule université privée, à but non lucratif, non partisane et mixte d'Afghanistan", république islamique où hommes et femmes sont habituellement séparés.

- les talibans à l'offensive -

Deux de ses professeurs ont été kidnappés par des hommes armés en uniforme dans la soirée du 7 août en plein centre de Kaboul, le dernier enlèvement en date ciblant des étrangers.

Aucune information n'a filtré sur leur sort, et aucun groupe n'a revendiqué ces enlèvements. Nombre de groupes criminels organisés opèrent à Kaboul, organisant des enlèvements dans l'espoir d'obtenir des rançons, qui visent souvent de riches Afghans ou des étrangers, et certains otages sont ensuite remis à des groupes d'insurgés armés.

Les attaques se sont multipliées à Kaboul et à travers le pays, les talibans étant à l'offensive contre le gouvernement soutenu par les Occidentaux.

Les forces afghanes soutenues par l'armée américaine tentent de repousser les insurgés islamistes qui s'approchent de Lashkar Gah, capitale de la province du Helmand.

Les combats s'intensifient dans cette zone du sud de l'Afghanistan, où un soldat américain a été tué par un engin explosif artisanal mardi.

Les déboires au Helmand, déstabilisé par une importante récolte de pavot qui finance l'insurrection, montrent avec quelle rapidité la sécurité se détériore en Afghanistan, près de quinze ans après l'intervention menée par les Américains.

Des milliers de civils ont fui les combats de ces dernières semaines dans le Helmand, entraînant une crise humanitaire, notamment des pénuries d'eau et de nourriture.

Les talibans se rapprochent d'une autre capitale provinciale, Kunduz, noeud stratégique dans le nord du pays qu'ils avaient brièvement conquis il y a un an. Cette conquête constitue leur principale victoire depuis la chute de leur régime en 2001.

Les forces de la coalition internationale assurent néanmoins que ni Kunduz ni Lashkar Gah ne risquent de tomber aux mains des insurgés.

Avec AFP

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