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Affrontements meurtriers dans une zone aurifère du Tchad


"C'est le Far West, tout le monde va là-bas parce qu'il y a de l'or, donc il y a des conflits", regrette le ministre tchadien de la Communication.
"C'est le Far West, tout le monde va là-bas parce qu'il y a de l'or, donc il y a des conflits", regrette le ministre tchadien de la Communication.

Des affrontements entre orpailleurs lundi dans le nord du Tchad ont fait un nombre encore indéterminé de morts et des blessés, a annoncé mercredi le ministre de la Communication Abderaman Koulamallah.

Les heurts à Kouri Bougoudi, près de la frontière libyenne, ont opposé des orpailleurs arabes, venus de Libye, et des Tama, une communauté originaire de l'est du Tchad, selon un communiqué du ministre. Les affrontements se sont soldés par "des pertes en vies humaines et plusieurs blessés", y affirme-t-il. "Au moins un ou deux morts mais sans certitude", a dit par la suite le ministre à l'AFP.

Mais le chef du parti de l'opposition Les Transformateurs, Succès Masra, sur Facebook, le principal mouvement rebelle armé Front pour l'Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) dans un communiqué à l'AFP, ainsi que le président de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) Mahamat Nour Ibédou, à l'AFP, ont tous évoqué "au moins 200 morts", sans étayer cette information.

La région de Kouri Bougoudi, dans l'immense massif montagneux et désertique du Tibesti, est truffée de mines exploitées souvent clandestinement par une multitude de chercheurs d'or venus de tout le pays et des Etats voisins, Libye, Niger et Soudan, sur une terre et sous un climat hostiles qui rendent les lieux difficilement contrôlables par les autorités.

Aucun bilan n'a pu être donné de source indépendante, la zone, à plus de 1.000 km au nord-est de la capitale N'Djamena, étant hors de portée des réseaux de téléphonie. Deux cents morts, "ce sont des chiffres fantaisistes" véhiculés sur les réseaux sociaux, a assuré à l'AFP M. Koulamallah, ajoutant que le ministre de la Défense, le général Daoud Yaya Brahim, a quitté la capitale mardi à la tête d'une "importante force armée" pour se rendre sur place, rétablir la sécurité et établir un bilan.

"Tout est parti d'une bagarre entre deux individus de différentes communautés qui a dégénéré. Le gouvernement a dépêché une force pour s’interposer, qui a tiré sur les gens. Selon nos informations, il y a au moins 200 morts", a assuré M. Ibédou à l'AFP. "Les forces de défense et de sécurité ne sont en aucun cas concernées par ces conflits qui n'opposent que des bandes d'orpailleurs, l'armée n'est d'ailleurs pas présente dans cette région inaccessible même en voiture", a rétorqué M. Koulamallah.

"C'est une zone hostile, quasi de non-droit, c'est le Far West, tout le monde va là-bas parce qu'il y a de l'or, donc il y a des conflits", a ajouté à l'AFP le ministre de la Communication, martelant que "l'armée n'est absolument pas mêlée à ces affrontements".

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