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Accusé de corruption, l'ex-président botswanais Khama blanchi par des experts


L'ex-président du Botswana, Ian Khama lors de sa prestation de serment a Gaborone, le 28 octobre 2014. AFP PHOTO/MONIRUL BHUIYAN
L'ex-président du Botswana, Ian Khama lors de sa prestation de serment a Gaborone, le 28 octobre 2014. AFP PHOTO/MONIRUL BHUIYAN

Des experts indépendants ont qualifié mercredi de "fabrication" les accusations de détournements de fonds et de tentative de déstabilisation politique lancées contre l'ancien président du Botswana Ian Khama par son successeur.

Au pouvoir depuis 2008, M. Khama a cédé dix ans plus tard les rênes du pays à son vice-président Mokgweeti Masisi, issu du même parti.

Mais les deux hommes se sont rapidement brouillés. M. Khama a accusé son prédécesseur de dérive autoritaire et rejoint l'opposition à la veille des élections générales d'octobre dernier, remportées haut-la-main par M. Masisi.

Juste avant le scrutin, la justice a annoncé l'ouverture d'une enquête accusant l'ex-chef de l'Etat d'avoir participé, avec la complicité d'une femme d'affaires sud-africaine, au détournement de 100 milliards de pula (8 milliards d'euros) de fonds publics pour financer l'opposition.

M. Khama, qui n'a pas été formellement inculpé, a toujours nié ces allégations et sollicité des experts internationaux pour les démonter.

Dans un rapport publié mercredi, deux cabinets d'avocats basés à Londres, Alaco et Omnia Strategy, fondée par Cherie Blair, épouse l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, ont conclu qu'elles relevaient "pour une large part de la fabrication".

"Les principales allégations visant le président Khama et (la femme d'affaires sud-africaine Bridgette) Motsepe sont sans l'ombre d'un doute fausses", affirment-ils.

Dans un communiqué, Mme Blair a étrillé l'enquête de la police, un "ramassis de fausses informations, d'allégations fallacieuses, de preuves mal fabriquées (...) destinés à nourrir des théories du complot ridicules".

"La somme des contre-vérités que nous avons identifiées soulève de sérieuses questions sur les motivations" des enquêteurs, a-t-elle ajouté, espérant "l'abandon du dossier" par la justice du Botswana.

M. Khama s'est aussitôt réjoui de ces conclusions.

"Le régime (de M. Masisi) a délibérément menti en fabricant une fausse histoire de blanchiment d'argent (...) son intention criminelle a désormais été révélée au grand jour", a-t-il déclaré devant la presse.

"C'est un jour de honte et de tristesse pour notre pays, sa réputation de pays démocratique stable et propre a subi une atteinte irréparable", a déploré l'ex-président.

Son successeur et le parquet botswanais n'ont pas immédiatement réagi au rapport.

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