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Civils tués en Ethiopie: l'ONU évoque de possibles crimes de guerre


Des membres de la force spéciale d'Amhara retournent à la base militaire de la 5e division mécanisée de Dansha après avoir combattu le Front de libération du peuple du Tigray (TPLF), à Danasha, région d'Amhara, près d'une frontière avec le Tigray, en Éthiopie, le 9 novembre 2020.
Des membres de la force spéciale d'Amhara retournent à la base militaire de la 5e division mécanisée de Dansha après avoir combattu le Front de libération du peuple du Tigray (TPLF), à Danasha, région d'Amhara, près d'une frontière avec le Tigray, en Éthiopie, le 9 novembre 2020.

L'ONU a demandé vendredi une "enquête indépendante" sur les nombreux civils qui auraient été tués la région du Tigré en Ethiopie, où le pouvoir fédéral a lancé une opération militaire, évoquant de possibles "crimes de guerre".

"Bien que les détails du 'massacre' présumé rapporté par Amnesty International à Mai-Kadra dans le sud-ouest du Tigré n'aient pas encore été entièrement vérifiés", la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, demande "une enquête complète", a indiqué son bureau.

"S'il est confirmé qu'ils ont été délibérément perpétrés par une partie aux combats actuels, ces meurtres de civils équivaudraient bien sûr à des crimes de guerre, et il doit y avoir une enquête indépendante et une pleine reddition des comptes pour ce qui s'est passé", a indiqué la responsable onusienne dans un communiqué.

"Cependant, la première priorité pour l'instant doit être d'arrêter les combats et d'empêcher que d'autres atrocités ne soient commises", a-t-elle ajouté.

C'est la première fois qu'un grand nombre de décès civils est rapporté depuis le début, le 4 novembre, de ce conflit qui oppose le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed au Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir dans cette région dissidente du nord du pays.

Amnesty précise ne pas avoir été en mesure d'identifier elle-même les responsables mais a parlé à des témoins selon lesquels des forces loyales au TPLF étaient à l'origine de ce "meurtre de masse."

A Genève, Mme Bachelet a réitéré son appel du 6 novembre aux deux parties pour qu'elles entament des pourparlers en vue d'une cessation immédiate des hostilités.

"Je demande instamment aux deux parties de réaliser qu'il n'y aura pas de vainqueur dans une telle situation et d'entamer un dialogue sérieux pour résoudre leurs différends sans délai", a-t-elle souligné.

Elle a averti que si les forces régionales du Tigré et les forces du gouvernement éthiopien continuent sur leur lancée, "il y a un risque que cette situation devienne totalement incontrôlable, entraînant de lourdes pertes en vies humaines et des destructions, ainsi que des déplacements massifs à l'intérieur même de l'Ethiopie et au-delà des frontières".

La responsable des droits de l'homme de l'ONU a déclaré qu'en dépit de la rupture des communications avec le Tigré, qui rend difficile la vérification de l'étendue des dégâts à ce jour, elle avait reçu des rapports de diverses sources suggérant une augmentation des frappes aériennes par les forces gouvernementales ainsi que des "combats terrestres féroces" entre les forces opposées.

"Je suis également extrêmement alarmée par les informations faisant état de coupures d'eau et d'électricité essentielles, en plus du black-out des communications et du blocage de l'accès par route et par air", a-t-elle ajouté.

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