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Attaques jihadistes: pour l'opposition, Kaboré a "fait reculer" le Burkina


Roch Kaboré au sortir du Conseil de Défense, Ouagadougou, le 25 mai 2020. (VOA/Lamine Traoré)
Roch Kaboré au sortir du Conseil de Défense, Ouagadougou, le 25 mai 2020. (VOA/Lamine Traoré)

L'opposition burkinabé a accusé mardi lors le président Roch Marc Christian Kaboré d'"avoir fait reculer le Burkina Faso", en proie à une multiplication des attaques jihadistes, lui demandant de ne pas solliciter un second mandat lors de la présidentielle de novembre.

L'opposition a également demandé la démission du maire de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé, membre du parti présidentiel, en raison de son implication présumée dans une affaire de corruption portant sur un achat de véhicules au profit de la municipalité.

"Roch Kaboré a fait reculer le Burkina Faso avec plus de 2.000 morts, plus de 4.000 écoles fermées, le tiers du territoire occupé par les terroristes, et près d'un million de déplacés internes", a déclaré le président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), Adama Séré.

"Après avoir trahi son serment, Roch Kaboré devrait demander pardon au peuple burkinabè et aux ancêtres et renoncer, par dignité, à solliciter un second mandat à ce peuple qui a tant souffert de sa gestion chaotique", a estimé M. Séré, lors d'un point de presse hebdomadaire de l'opposition.

Le Burkina Faso est le théâtre d'attaques jihadistes depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait près de 1.000 morts selon un décompte de l'AFP et 860.000 déplacés.

Sous-équipées et mal entraînées, les forces de sécurité du Burkina, pays pauvre d'Afrique de l'ouest, n'arrivent pas à enrayer la spirale de violences islamistes, malgré l'aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5.100 hommes dans le cadre de l'opération Barkhane.

Les violences jihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent toute cette partie du Sahel ont fait au total en 2019 quelque 4.000 morts au Mali, au Burkina Faso et au Niger, selon les Nations unies.

Au pouvoir depuis 2015, candidat à sa propre succession, le président Kaboré devrait être investi le 11 juillet, lors d'un congrès extraordinaire de son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).

Le maire de Ouagadougou, lui, a été mis en cause par en février par le journal d'investigation "Courrier confidentiel", selon qui son épouse et trois de ses enfants étaient actionnaires d'une société bénéficiaire d'un marché de la commune de Ouagadougou pour l'acquisition de 77 véhicules, estimés à 4,6 milliards de francs CFA (plus de 7 millions d'euros) sous forme de crédit-bail.

Le maire, Armand Pierre Béouindé, élu en 2016 sous la bannière du MPP, a assuré avoir respecté la légalité et agi "dans la transparence la plus totale", conformément à la procédure de passation des marchés publics.

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