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Le président comorien échappe à un attentat à la bombe, 19 personnes arrêtées


Des soldats de la base des forces armées des Comores attendent à l'extérieur de la "Médina" à Mutsamudu, à Anjouan, Comores, 19 octobre 2018.
Des soldats de la base des forces armées des Comores attendent à l'extérieur de la "Médina" à Mutsamudu, à Anjouan, Comores, 19 octobre 2018.

Selon un haut magistrat, "une organisation purement terroriste" serait à l'origine du complot. Avec des soutiens en France et à Madagascar.

Les autorités comoriennes ont annoncé vendredi avoir déjoué un complot "terroriste" et saisi un arsenal important d'engins explosifs, d'armes et de munitions.

Selon Mohamed Abdou, procureur auprès de la Cour de sûreté de l'Etat, des personnes affiliées à "une organisation purement terroriste" ont tenté de faire exploser l'avion du président Azali Assoumani. Il s'exprimait lors d'une conférence de presse diffusée sur YouTube.

Les faits remontent au mois dernier.

"Des terroristes ont tenté d'introduire une bombe artisanale que l'on pouvait actionner à distance dans l'avion qui devait conduire le président de l'île d'Anjouan à l'île de Mohéli", a déclaré le procureur.

"Par chance, les forces de sécurité, qui ignoraient tout du complot, avaient refusé l'embarquement du colis", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Dix-neuf personnes liées à cette tentative d'attentat ont été arrêtées et placées en détention provisoire et plusieurs autres sont "activement recherchées, à l'intérieur comme à l'étranger", a également indiqué Mohamed Abdou. Il a notamment cité la France et Madagascar.

Parmi les personnes arrêtées figurent deux militaires, dont le numéro 2 de la gendarmerie à Anjouan, a-t-il précisé.

Parmi l'arsenal saisi, il y a 16 mines de fabrication artisanale, 21 kilos de dynamite, 54 détonateurs et des munitions, a précisé M. Abdou.

Chef de l'Etat de 1999 à 2006, réélu en 2016, l'ex-colonel putschiste Azali Assoumani a remporté un nouveau mandat lors des élections générales de l'an dernier.

L'opposition, qui compare son régime à une "dictature", n'a jamais reconnu ces résultats et dénoncé des fraudes caractérisées, comme la plupart des observateurs étrangers ou de la société civile.

Le chef de l'Etat est particulièrement contesté sur l'île d'Anjouan, dont la population lui reproche une réforme constitutionnelle qui a privé en 2019 un de ses ressortissants de la présidence tournante de l'archipel.

Une source proche de l'enquête a révélé sous couvert d'anonymat à l'AFP que les bombes qui devaient faire exploser l'avion du président "étaient dissimulées dans un colis qui devait voyager dans la soute à bagages".

Refusé à bord, le colis a explosé pour des raisons non élucidées alors qu'il était transporté sur une moto, dont le conducteur a été grièvement blessé, selon cette source.

Lors de sa conférence de presse vendredi, M. Abdou a indiqué que l'explosion a endommagé un domicile, sans préciser si les occupants ont été touchés.

Lors de l'enquête qui a suivi, les policiers ont mis la main sur 16 autres engins explosifs artisanaux dissimulés sur l'île d'Anjouan, a indiqué le procureur.

Les organisateurs de l'attentat souhaitaient "faire descendre la population dans la rue sur les trois îles de l'archipel une fois l'avion détruit et le président déclaré mort", a-t-il ajouté.

Selon son entourage, le président Azali avait déjà échappé l'an dernier à une tentative d'assassinat visant son convoi sur Anjouan, en pleine campagne électorale.

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