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Les Casques bleus écartelés entre règlements de conflits et lutte contre le Covid-19


Le casque d'un gardien de la paix de l'ONU en équilibre sur une arme à Port-au-Prince, en Haïti, le 22 février 2017. (Photo: Dieu Nalio Chery/AP)
Le casque d'un gardien de la paix de l'ONU en équilibre sur une arme à Port-au-Prince, en Haïti, le 22 février 2017. (Photo: Dieu Nalio Chery/AP)

“Les Casques bleus ne sont pas le remède au Covid-19, mais ils tiennent une place dans la lutte contre ce virus”, selon le responsable des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix.

La pandémie du Covid-19 frappe aussi bien les pays qui sont en paix que ceux ravagés par des conflits armés. Pour Jean-Pierre Lacroix, il y a lieu de s’inquiéter pour les “personnes qui vivent déjà dans des environnements politiques fragiles, dans des sociétés touchées par un conflit ou se relevant d’un conflit, avec peu ou pas d’infrastructures ni de filets de sécurité sanitaire et social”.

Des inquiétudes partagées par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui a averti mercredi que 200 000 personnes ont été déplacées en Libye où les combats se poursuivent et où les infrastructures sanitaires ont été détruites.

"Les défis sécuritaires sont maintenant couplés à de graves préoccupations sanitaires posées par la propagation potentielle du virus COVID-19", a averti l'OIM.

Dans les pays en conflit, de nombreuses communautés n’ont pas accès à de l’eau potable. Ce qui rend difficile le lavage des mains, considéré comme l’un des moyens de lutte contre la propagation du coronavirus.

À côté, des économies s’effondrent; augmentant la vulnérabilité des femmes. Par ailleurs, l’affaissement de l’économie diminue leur capacité à se nourrir et à nourrir leur famille. La situation est plus critique si “ces familles vivent sous la menace de groupes armés ou d’actes terroristes”, s’inquiète Jean-Pierre Lacroix.

“Tout comme un corps se défend moins bien contre le virus si son système immunitaire est affaibli, les populations privées de systèmes de santé ou de filets de sécurité sont encore plus vulnérables à la pandémie et à ses conséquences. Il en va de même des zones où opèrent nos soldats de maintien de la paix. Les civils y sont les plus vulnérables”, explique-t-il.

Selon le chef des Casques bleus, la République démocratique du Congo, la Centrafrique et le Mali sont des pays qui connaissent une paix fragile et où les populations ont déjà trop souffert à cause des conflits armés s’étalant sur de longs mois.

“Nous continuons à patrouiller tout en appliquant les règles de distanciation sociale et nous avons intensifié notre utilisation des ressources en ligne”, souligne Jean-Pierre Lacroix.

Pour endiguer la propagation de la pandémie de coronavirus, les missions se plient aussi aux mesures de précaution, dont la mise en quarantaine et le confinement quel que soit le lieu de leurs déploiements, rassure-t-il.

Les missions soutiennent aussi les efforts des autorités nationales d’endiguer la maladie, grâce à leurs moyens de communication et par le maintien des chaînes d’approvisionnement essentielles. “Notre personnel sensibilise les communautés au coronavirus, par le biais des radios locales et des réseaux sociaux, ou encore lors des patrouilles”, ajoute M. Lacroix.

Un travail qui n'est pas sans risque. Selon le New Humanitarian, cette semaine quatre membres du personnel de l'ONU ont été testés positifs au coronavirus au Soudan du Sud où règne une paix fragile.

“Nous avons plus que jamais besoin de l’appui de nos Etats membres. Leur volonté de maintenir leurs engagements envers les opérations de maintien de la paix est cruciale pour assurer notre capacité d’assistance", plaide Jean-Pierre Lacroix.

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