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Le gouvernement comorien propose "impunité" après le retour au calme à Anjouan


Une vue générale du port de Mutsamudu, la capitale de l'Union des Comores d'Anjouan, montre un pêcheur en attente de bateaux arrivant le 21 mars 2018.
Une vue générale du port de Mutsamudu, la capitale de l'Union des Comores d'Anjouan, montre un pêcheur en attente de bateaux arrivant le 21 mars 2018.

Après quatre jours d'affrontements entre rebelles et forces régulières, les habitants de Mutsamudu, capitale de l'île comorienne d'Anjouan, se sont réveillés en ce vendredi dans le calme. Le gouvernement comorien a proposé l'impunité contre la remise de leurs armes aux rebelles retranchés dans la médina de Mutsamudu, capitale d'Anjouan.

L’accord stipule que le président Azali Assoumani "est disposé à accorder l’impunité à toute personne civile qui remettra son arme aux autorités militaires (...) entre 6h du matin et 18h", ce vendredi.

Il précise que "cette personne ne sera pas poursuivie et pourra partir librement vers la destination de son choix".

L’accord a été signé entre le gouvernement comorien, l’exécutif de l’île d’Anjouan contrôlé par l'opposition, et une délégation de la ville de Mutsamudu.

Les pourparlers et la signature du protocole d’accord ont eu lieu dans un hôtel de Mutsamudu. La délégation gouvernementale était conduite par le ministre de l’Education nationale Mahamoud Salim.

Une cérémonie de remise des armes des rebelles, au nombre d'une quarantaine selon un opposant, était prévue en fin d’après-midi à la mairie de la ville.

Retour au calme

"Coincé" au sein de la médina toujours sous contrôle des rebelles et assiégée par les militaires comoriens, un habitant de Mutsamudu a indiqué vendredi à l'AFP par téléphone "qu'après 4 jours de tirs nourris", les coups de feu avaient cessé au matin.

Il a confirmé que l'alimentation en eau, coupée depuis lundi, avait été rétablie mais de manière sporadique. L'électricité, en revanche, était toujours coupée vendredi, ce qui commence à poser problème pour communiquer vers l'extérieur avec ordinateurs et téléphones portables.

Ce résident de Mutsamudu, qui a pu faire évacuer sa famille hors de la médina, a également indiqué que les militaires laissaient sortir les femmes et les enfants - de moins de 14 ans seulement pour les garçons.

Mais "certains habitants ne veulent pas quitter leur maison car ils ont peur des pillages" et craignent également des violences de la part des militaires.

"Les habitants doutent de la sincérité des militaires" et ont entendu parler "d'arrestations arbitraires", a-t-il expliqué, avant d'ajouter, pessimiste: "On ne sait pas à quelle heure on va nous exterminer. Il faut s'y attendre. Ça va mal tourner de toute façon. On ne s'attend pas à un miracle". Il a entendu dire que des militaires avaient été tués, et craint des représailles si ces derniers reprennent la médina.

Trois morts lors de la crise

Depuis le début de la crise lundi, les autorités ont donné un bilan d'au moins trois morts. Des témoins ont fait état de plusieurs blessés.

Les autorités accusent le parti Juwa, de l'opposant et ancien président de l'archipel Abdallah Sambi, originaire d'Anjouan, d'être à l'origine des violences qui ont éclaté quand les manifestants ont érigé des barricades et que les forces de l'ordre les ont démantelées.

Les partis d'opposition, qui accusent le président Azali Assoumani, de se comporter en dictateur "de république bananière", renvoient la responsabilité de la situation au gouvernement.

Avec AFP

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