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Chine: enquêtes pour "obscénité" contre les plateformes internet


Sina Weibo à la conférence mondiale de l'Internet mobile à Beijing, Chine. 18 avril 2017
Sina Weibo à la conférence mondiale de l'Internet mobile à Beijing, Chine. 18 avril 2017

La Chine a annoncé vendredi avoir lancé des enquêtes contre trois des principales plateformes internet du pays, soupçonnées de "propager des contenus violents et obscènes" --un nouveau tour de vis pour le web local, déjà soumis à un durcissement drastique de la censure.

WeChat --la plus populaire application de messagerie du monde, opérée par le géant du web Tencent--, la plateforme de microblogs Weibo et le forum de discussions Tieba sont visés par ces enquêtes, a annoncé l'Agence chinoise en charge d'internet.

Des usagers de WeChat, Weibo et Tieba "ont diffusé des contenus violents, liés au terrorisme, obscènes et pornographiques, des rumeurs erronées", signe d'un contrôle insuffisant par les opérateurs de ces plateformes, a assuré l'administration.

De tels contenus "mettent en péril la sécurité nationale, la sécurité publique et l'ordre social", tout en étant illégaux selon la loi sur la cybersécurité entrée en vigueur en juin, ajoute le communiqué.

Les trois entreprises concernées ont confirmé vendredi l'ouverture des enquêtes, transmettant toutes trois leurs excuses pour "les expériences négatives" infligées à leurs usagers.

Weibo a par ailleurs promis "de renforcer les mesures et technologies de contrôle pour épurer (...) les contenus indésirables" et "encourager les utilisateurs" à les signaler.

La Chine surveille déjà internet de façon drastique, en bloquant les sites qu'elle estime politiquement sensibles, un système surnommé "la Grande muraille électronique". Les réseaux sociaux Facebook et Twitter, la plateforme de vidéos YouTube, la messagerie Gmail, le moteur de recherche Google, ainsi que de nombreux médias occidentaux sont inaccessibles dans le pays.

Mais le contrôle s'est encore intensifié ces derniers mois avec l'application d'une loi sur la cybersécurité, qui interdit notamment de diffuser tout contenu portant atteinte à "l'honneur national", "troublant l'ordre économique et social" ou destiné à "renverser le système socialiste", c'est-à-dire le Parti communiste au pouvoir.

La nouvelle loi exige par ailleurs l'obtention d'une licence spéciale pour avoir le droit de poster en ligne des commentaires et informations journalistiques sur le gouvernement, les affaires sociales, l'armée, l'économie et la diplomatie.

"La génération des Gardes rouges est désormais au pouvoir", ironisait vendredi un internaute sur Weibo, en référence au fanatisme des jeunesses maoïstes du début de la Révolution culturelle.

Pékin a par ailleurs durci sa réglementation sur des logiciels permettant de contourner la censure (VPN), ce qui a amené l'américain Apple à supprimer fin juillet de son app store chinois les applications permettant d'avoir accès à de tels services.

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