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HRW demande à la Grèce d'arrêter les détentions d'enfants migrants


Migrants érythréens au cours d'une opération de sauvetage en mer Méditerranée, à environ 13 miles au nord de Sabratha, Libye, le lundi 29 août 2016. (AP / Emilio Morenatti)
Migrants érythréens au cours d'une opération de sauvetage en mer Méditerranée, à environ 13 miles au nord de Sabratha, Libye, le lundi 29 août 2016. (AP / Emilio Morenatti)

L'ONG Human Rights Watch (HRW) de défense des droits de l'homme a appelé vendredi la Grèce à mettre fin aux détentions d'enfants migrants et réfugiés, dénonçant les conditions "déplorables" qui leur sont infligées.

Selon l'ONG, qui réclame aussi une action européenne en ce sens, les autorités grecques recourent "régulièrement" à ces détentions "dans des cellules de taille réduite et surpeuplées" où les enfants sont maintenus "dans des conditions insalubres pendant des semaines, voire des mois", la durée moyenne étant de 40 jours.

HRW chiffre à 161 les mineurs non accompagnés détenus lors des six premiers mois de 2016, pour un total recensé de 3.300 arrivés pendant la même période.

"La Grèce affirme que c'est pour leur protection qu'elle doit placer ces enfants en garde à vue, mais être enfermés dans des cellules surpeuplées et répugnantes est la dernière chose dont ces enfants ont besoin", a commenté Rebecca Riddell, chercheuse auprès de HRW.

De fait, les autorités grecques ont plusieurs fois admis recourir à la détention d'enfants migrants dans des postes de police et centre de rétention, faute d'autres solutions pour leur prise en charge.

La Grèce invoque ses difficultés à assurer dans l'urgence et avec un soutien européen défaillant l'accueil des dizaines de milliers d'exilés bloqués dans le pays par la fermeture de la route des Balkans.

"La Grèce et l'Union européenne devraient mieux faire pour apporter à ces enfants vulnérables l'assistance dont ils ont besoin et qu'ils méritent", a ajouté Mme Riddell, citée dans un communiqué de l'ONG.

Le sort des réfugiés et migrants mineurs non accompagnés doit d'ailleurs figurer au centre d'une visite à Athènes qu'effectuera lundi à Athènes la commissaire européenne à la Justice, Vera Jourova.

HRW juge notamment que la Commission européenne devrait allouer des fonds d'urgence à la création de sites d'hébergement d'enfants non accompagnés en Grèce, les 800 places disponibles étant largement insuffisantes.

Comme Athènes s'épuise à le faire aussi, jusque là sans grand effet, l'ONG appelle également à une accélération du programme européen de relocalisations des réfugiés, plombé par la mauvaise volonté de nombre d'États membres. Début septembre, seuls 49 enfants non accompagnés avaient bénéficié d'une telle mesure.

Avec AFP

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