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RDC: Campagne contre les violences sexuelles à Goma et Bukavu


Une femme victime de viol, et ses deux enfants, abandonnée par son mari à Goma, 2012
Une femme victime de viol, et ses deux enfants, abandonnée par son mari à Goma, 2012

Le gouvernement congolais a lancé mardi une grande campagne contre les violences sexuelles dans deux provinces en proie à une instabilité chronique depuis vingt ans.

La première phase de la campagne "Brisez le silence" s'est déroulée en mars 2014 à Kinshasa et une deuxième a été lancée en septembre avec l'ONU, a expliqué Jeanine Mabunda, représentante spéciale du président Joseph Kabila pour la lutte contre les violences sexuelles et contre le recrutement d'enfants.

Cette phase va "maintenant (...) se déployer à Goma et Bukavu", respectivement capitale du Nord et du Sud-Kivu, deux "provinces les plus touchées [par] des violences sexuelles liées au conflit" armé, a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse. La campagne s'affiche via des panneaux publicitaires, des posters, des dépliants et des actions de terrain pour rappeler les droits des victimes de violences sexuelles et encourager les rescapés ou les témoins à appeler deux numéros pour l'heure payants.

L'est congolais est en proie depuis deux décennies à une instabilité chronique causée par des groupes armés locaux et étrangers auteurs de graves violences pour des raisons ethniques, foncières ou pour le partage des immenses ressources minières de la région. Les viols sont souvent accompagnés d'autres sévices qui peuvent détruire l'appareil génital. Mme Mabunda a rendu "hommage au personnel médical" qui aide les victimes, dont le célèbre gynécologue Denis Mukwege, fondateur de l'hôpital de Panzi, au Sud-Kivu.

Lundi, la RDC a levé l'interdiction du film "L'Homme qui répare les femmes", consacré à son oeuvre et qui, selon Kinshasa, démontrait une "volonté manifeste de nuire" à l'armée congolaise et de "salir" son image en déformant le témoignage de victimes. Interrogée sur la levée d'interdiction, Mme Mabunda a salué le "travail extraordinaire" du gynécologue, souligné qu'il y a eu un "malentendu" et que son bureau a essayé de faire "que les gens se parlent entre eux pour que les choses puissent être corrigées".

Elle a justifié que des "initiatives" comme celles du Dr. Mukwege "participent" à la dénonciation du viol, avant de conclure: "Quoi de mieux quand on lance une campagne où on dit "Brisez le silence" que de ne pas réduire quelqu'un au silence".

Avec AFP

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