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John Mahama, un "président du peuple" aujourd'hui fragilisé au Ghana


Sur un panneau publicitaire, John Mahama, le président du Ghana, et le candidat de l'opposition Nana Addo, à Accra, le 3 décembre 2016.
Sur un panneau publicitaire, John Mahama, le président du Ghana, et le candidat de l'opposition Nana Addo, à Accra, le 3 décembre 2016.

Le président du Ghana John Mahama est un homme du peuple apprécié pour sa bonne humeur, mais fragilisé par les mauvais chiffres de la croissance dans la course au fauteuil présidentiel qu'il brigue pour la deuxième fois.

Mahama, 58 ans, est arrivé au pouvoir en 2012 après avoir battu de justesse le leader de l'opposition Nana Akufo-Addo. Les deux hommes seront à nouveau face à face le 7 décembre.

L'effondrement des cours des matières premières sur les marchés internationaux est un coup dur pour son pays - exportateur de pétrole, d'or et de cacao -, et l'accroissement de la dette n'a rien arrangé.

Les dépenses frénétiques engagées durant son mandat ont suscité beaucoup de critiques: l'ancien président ghanéen Jerry Rawlings a même comparé les ministres de Mahama à des "bébés aux dents acérées".

Entre le manque d'électricité, l'inflation à deux chiffres et la dépréciation du cedi, le pays ouest-africain a finalement dû se tourner vers le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir de l'aide.

Mais bien que plusieurs scandales de corruption aient terni l'image de son gouvernement, John Mahama, populaire chez les gens du peuple, a su manoeuvrer pour rester au-dessus de la mêlée avec son slogan "Putting people first" (Le peuple avant tout).

"Le dicton dit que c'est dans les moments difficiles que l'on reconnaît les braves", avait d'ailleurs déclaré en souriant le président dans une interview en novembre.

Chasse aux écureuils

Dans son autobiographie parue en 2012, "Mon premier coup d'Etat", Mahama décrit la vie dans un internat élitiste d'Accra, qui contraste avec son village du nord du pays où, enfant, il grimpait aux manguiers et chassaient les écureuils avec des lance-pierres.

"Bole n'était pas reliée au réseau national, mais nous avions un petit générateur diesel, grâce à quoi notre maison était la seule en ville qui était allumée", écrit le président.

Fils d'un ministre emprisonné après le coup d'Etat de 1966 - décrit par Mahama comme une "période d'indicible violence" - qui renversa le père de la nation Kwame Nkrumah, Mahama obtiendra un diplôme d'histoire à l'Université du Ghana.

Il part à Moscou en 1988 pour suivre un troisième cycle en psychologie sociale. Cette expérience l'amène à remettre en question le socialisme. Désabusé, Mahama réalise "que le Ghana doit trouver sa propre façon de d'évoluer, loin des dogmes idéologiques".

En 1996, il rejoint le Congrès National Démocratique(NDC), sous la bannière duquel il deviendra ministre des Communications.

Mahama est nommé vice-président du Ghana en 2009 sous la présidence de John Atta Mills. Lorsque Mills meurt brutalement en 2012, Mahama lui succède. Il remporte ensuite les élections la même année.

"JM", comme l'appellent ses proches, est membre des Assemblées de Dieu, un courant évangélique qu'il décrit comme "une famille multi-confessionnelle composée de chrétiens et de musulmans".

Mahama dit aussi être un grand fan d'Afrobeat, musique originaire du Nigeria, fusion enivrante de blues, de jazz et de funk.

Avec AFP

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