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Angélique Kidjo et des jeunes militants africains distingués par Amnesty International


Angelique Kidjo a reçu le prix Meilleur album de musique du monde pour "Sings" à la 58e cérémonie des Grammy Awards au Staples Center le 15 février 2016, à Los Angeles. (Photo Chris Pizzello/Invision/AP)
Angelique Kidjo a reçu le prix Meilleur album de musique du monde pour "Sings" à la 58e cérémonie des Grammy Awards au Staples Center le 15 février 2016, à Los Angeles. (Photo Chris Pizzello/Invision/AP)

La chanteuse béninoise, Y’en a Marre, Le Balai Citoyen et Lucha se sont vu décerner le prix Ambassadeur de la conscience 2016.

L’artiste d’origine béninoise Angélique Kidjo, qui est l’un des auteurs-compositeurs africains les plus célèbres dans le monde, et les groupes de militants Y’en a marre (Sénégal), le Balai citoyen (Burkina Faso) et Lutte pour le changement (LUCHA) (République démocratique du Congo) partageront ce prix. Ils seront mis à l’honneur lors de la cérémonie de remise, qui se tiendra le 28 mai à Dakar, indique Amnesty International dans un communiqué.

«Le prix Ambassadeur de la conscience récompense des personnalités ayant fait preuve d’un courage exceptionnel pour combattre l’injustice. Angélique Kidjo et les membres de Y’en a marre, du Balai citoyen et de LUCHA sont tous d’ardents défenseurs des droits humains, qui mettent leur talent au service de la mobilisation», a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

"J’ai toujours essayé de me servir de ma voix, en chantant et en parlant, pour combattre l’injustice et les inégalités. Amnesty International réalise un travail tellement courageux et extraordinaire depuis des années que le fait de recevoir le prix Ambassadeur de la conscience a quelque chose d’intimidant pour moi! Ce prix va me pousser à continuer à parler haut et fort des questions cruciales qui concernent les droits humains à notre époque", a déclaré Angélique Kidjo.

"Ça me préoccupe énormément que les filles soient des marchandises qu'on se partage", a dit à VOA Afrique Angélique Kidjo, participant à une campagne d'Amnesty International contre les mariages des enfants. "Pourquoi les droits des femmes doivent être séparés des droits de l'Homme? Ne sommes nous pas des êtres humains?", s'est elle interrogée.

Angélique Kidjo jointe par Nathalie Barge
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Y’en a marre est un groupe de rappeurs et de journalistes sénégalais qui ont uni leurs forces en janvier 2011 afin d’encourager les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales et à exercer leur droit à la liberté d’expression.

Trois de ses fondateurs ont été arrêtés en février 2012 pour avoir participé à l’organisation d’un sit-in anti-gouvernement.

Y’en a marre anime des réunions et exhorte le nouveau gouvernement à lancer les réformes promises, notamment dans le domaine foncier, les premiers concernés étant les pauvres qui vivent en milieu rural, souligne le communiqué.

"Il n’y a pas de destin forclos, il n’y a que des responsabilités désertées", a déclaré Fadel Barro, coordonnateur de Y’en a marre.

Le Balai citoyen est un mouvement d’initiative locale burkinabè qui organise des manifestations pacifiques. Il a été fondé en 2013 par deux musiciens, le chanteur de reggae Sams’K Le Jah et le rappeur Smockey (alias Serge Bambara).

Le groupe dénonce un certain nombre de problèmes, de l’accaparement de terres aux coupures d’électricité, et encourage la population à réclamer le respect de ses droits et à lutter contre l’impunité. Sous la bannière «Après ta révolte, ton vote», il a dispensé une éducation à la politique pour tenter d’inciter davantage de jeunes à s’inscrire sur les listes électorales avant le scrutin de novembre 2015. Son nom illustre sa vocation à "nettoyer" le pays de la corruption et fait aussi référence aux opérations de propreté que la population mène régulièrement dans les quartiers, précise Amnesty International. Pour symboliser cela, les membres du groupe manifestent avec de véritables balais.

"Le Balai citoyen est honoré de recevoir cette distinction. À tous ceux qui ont cru en nous, n’ont lu dans nos actes que de la détermination à combattre l’injustice, nous tenons à leur réaffirmer que nos convictions sont restées aussi sûres et solides que nos rêves qui les sous-tendent", a déclaré Smockey.

Enfin, LUCHA, autre mouvement de jeunes, a été créé en 2012 à Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo. Il se consacre aux questions sociales, aux droits humains et à la protection des civils contre les groupes armés. À travers des actions non-partisanes et non-violentes, LUCHA milite pour la justice sociale et la gouvernance démocratique.

Fred Bauma, membre de LUCHA, a été arrêté aux côtés de 26 autres militants en mars 2015 à Kinshasa, lors d’une conférence de presse. Il s’agissait du lancement du collectif Filimbi, dont l’objectif est de donner aux jeunes les moyens de participer au processus démocratique. M. Bauma est toujours détenu, ainsi qu’Yves Makwambala, créateur du site Internet de Filimbi. Amnesty International dit considérer ces deux jeunes comme des prisonniers d’opinion, détenus pour avoir exercé leurs droits aux libertés d’expression et d’association.

Depuis qu’ils sont en détention, 32 autres personnes ont été arrêtées pour le simple fait d’avoir demandé leur libération, rappelle Amnesty, ajoutant qu’au moins neuf personnes liées à LUCHA sont incarcérées actuellement.

«C'est avec beaucoup de joie et d'humilité que nous accueillons ce prestigieux prix. C'est une marque de reconnaissance de notre engagement, et un bel encouragement à poursuivre notre lutte non-violente pour la justice sociale et la démocratie dans notre pays», a déclaré Juvin Kombi, un membre de LUCHA.

"Nous dédions ce prix à Fred Bauma, à tous nos compatriotes persécutés pour leur engagement citoyen et au peuple dans son ensemble", a-t-il déclaré.

Avec Amnesty International

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