Un smartphone pour diagnostiquer le cancer

(AP)

Une application sur cellulaire a pu fournir un diagnostic préliminaire en seulement 45 mn, et l’a fait avec une précision proche des 100 %.

Un cellulaire pour détecter des cellules cancéreuses dans un échantillon de sang ou de tissu humain? On n’arrête pas le progrès ! En effet, grâce à un processus de modélisation 3D des cellules, un dispositif pour smartphone s'avère en mesure d'analyser des tissus ou des échantillons sanguins pour établir un diagnostic moléculaire de tumeurs cancéreuses.

Diagnostiquer un cancer implique généralement des microscopes de haute puissance, des équipements spécialisés ainsi que l'expertise de spécialistes – ceux qu’on appelle les cytologistes, étant chargés de détecter la présence de toute lésion atypique ou néoplasique sur un échantillon prélevé sur le corps humain – soit du sang, soit un bout de tissu.

Ces technologies, tout comme ce personnel qualifié, ne sont pas souvent disponibles en milieu rural, notamment en Afrique ou en Asie.

Mais des chercheurs de l’hôpital général du Massachusetts à Boston affirment avoir simplifié ce processus à l’aide d’un dispositif placé sur smartphone, que n’importe qui peut apprendre à utiliser. Leur étude, publiée dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des Sciences (PNAS), a porté sur 25 échantillons de femmes soupçonnées de souffrir d’un cancer du col utérin.

L’application sur cellulaire a pu fournir un diagnostic préliminaire en seulement 45 mn, et l’a fait avec une précision proche des 100 %. « Les images sont envoyées à un serveur à distance ... à travers un réseau mobile. Un ordinateur se charge du traitement graphique intense qui recrée une image à haute résolution des cellules », explique César Castro, oncologue à l’hôpital général du Massachusetts à Boston et auteur principal de l'étude.

L'appareil expérimental, appelé D3 system (digital diffraction diagnosis), se compose d'un module d'imagerie avec une lampe à diode électroluminescente (LED) alimentée par une pile attachée à un Smartphone qui enregistre des données d'images en haute définition avec sa caméra.

Pour effectuer les analyses moléculaires des tumeurs, l'échantillon de sang ou de tissu est marqué avec des micro-billes de plastique programmées pour s'attacher aux molécules cancéreuses. L'analyse de l'image permet de distinguer entre molécules cancéreuses et saines.

N’importe qui devrait pouvoir se server de l’engin, ajoute M. Castro. « Cela peut être fait, soit au dispensaire de soins primaires, soit même potentiellement à domicile », explique-t-il. Il note par ailleurs le faible coût du test : moins de deux dollars, une somme qui devrait baisser davantage au fur et à mesure que le système sera perfectionné.