Turquie: les familles enterrent les victimes de l'attentat d'Ankara et dénoncent Erdogan

Les funérailles à Ankara, Turquie

La Turquie a continué lundi à enterrer les victimes de l'attentat le plus meurtrier de son histoire, qui a fait au moins 97 morts samedi à Ankara, lors d'une série de funérailles qui ont viré en autant de manifestations contre le gouvernement islamo-conservateur.

Deux jours après l'attaque qui a visé des militants de la cause kurde venus participer à une manifestation pour la paix, de nombreuses cérémonies se sont déroulées lundi, aussi bien dans la capitale qu'à Istanbul et dans plusieurs villes du sud-est à majorité kurde du pays, ont constaté des photographes de l'AFP.

Le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Selahattin Demirtas, a participé à plusieurs d'entre elles dans la plus grande ville de Turquie, devant des cercueils recouverts des couleurs kurdes, jaune, rouge, vert.

Parmi les victimes enterrées à Istanbul figurait Fatma Esen, 38 ans, mère de deux enfants.

Près de 2.000 personnes ont participé à la cérémonie dans la district de Gazi et scandé des slogans hostiles au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et à son régime, comme "Etat meurtrier" ou "Erdogan meurtrier".

Dicle Deli, une lycéenne de 17 ans, a elle été enterrée dans le cimetière stambouliote de Silivrikapi. "Nous promettons de parvenir à la paix pour toi", lui ont chanté ses camarades, selon le quotidien Hürriyet.

Aucun représentant du gouvernement ne participait à ces cérémonies.

De nombreuses autres cérémonies se sont déroulées à Ankara et dans des villes du sud-est à majorité kurde du pays comme Batman, Bitlis, Hakkari ou Kars, selon les médias turcs.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a affirmé lundi que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) était considéré comme le "suspect numéro 1" de l'attentat.

Avec AFP