RDC

Tshisekedi défend son budget en détaillant son arsenal anti-corruption

Le président de la RDC Felix Tshisekedi Tshilombo

Le président Félix Tshisekedi a défendu vendredi le projet de budget de la République démocratique du Congo, jugé "irréaliste" par le Fonds monétaire international, en détaillant ses premières mesures concrètes contre la corruption dans une ambiance survoltée au Parlement.

"Comment les gens peuvent-ils s'étonner que le gouvernement propose un budget de 10 milliards de dollars avec 80 millions de Congolais?", a déclaré le chef de l'Etat dans son premier discours sur l'Etat de la Nation devant le Parlement.

Ce projet de budget, actuellement en discussion, représente une forte hausse par rapport à celui de l'année qui s'achève (5,5 mds de dollars). "C'est très rare qu'un pays soit capable d'augmenter ses revenus de 50 à 60% d'une année sur l'autre", a réagi le représentant du FMI à Kinshasa, Philippe Egoume, cité par Bloomberg.

"Ce n'est pas en maintenant un budget à quatre milliards de dollars que nous pourrons changer ce rapport à la pauvreté dont j'ai parlé", a répondu le chef de l'Etat, qui s'est engagé à lutter contre la misère extrême qui touche les 2/3 des habitants d'un pays riche en minerais.

"Je suis au courant de la persistance des pratiques de la corruption et de l'existence des réseaux de fraude massive qui occasionnent des détournements et des manques à gagner pour le Trésor public", a-t-il dit.

"Tous ces réseaux seront démantelés. Et je serai intraitable dans la lutte contre la corruption", a-t-il répété à deux reprises à la demande des "combattants" de son parti d'origine, l'UDPS, bruyamment présents en grand nombre dans la salle du Parlement.

"Aussi, dans les prochaines semaines, souhaiterais-je voir se matérialiser l'option d'une structure judiciaire voire même d'une juridiction spécialisée dans la lutte contre la fraude fiscale, le blanchiment des capitaux ainsi que le détournement des deniers publics", a-t-il détaillé.

"J'envisage très prochainement la création d'une cellule du climat des affaires", a-t-il ajouté, dénonçant le "harcèlement fiscal" des PME.

La lutte anti-corruption et contre le blanchiment d'argent est au cœur d'une nouvelle mission du FMI à Kinshasa jusqu'au 20 décembre.

La RDC occupe la 161e place dans le classement de Transparency international sur la corruption publié en janvier 2019.