Tigré: l'armée éthiopienne dément avoir mené une attaque

Des soldats du gouvernement éthiopien sur une route près d'Agula, au nord de Mekele, dans la région de Tigray, dans le nord de l'Éthiopie, le 8 mai 2021 .

Les forces rebelles du nord de l'Éthiopie ont accusé le gouvernement fédéral d'avoir lancé des frappes aériennes sur la capitale de la région du Tigré lundi, mais le gouvernement a démenti ces informations.

Tigrai TV, contrôlée par le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), a déclaré que l'attaque sur la ville de Mekelle avait tué plusieurs civils.

Un agent humanitaire et un médecin de la région ont également déclaré à Reuters qu'une attaque avait eu lieu contre la ville. Un diplomate en Éthiopie a partagé des photos de ce qu'il dit être les conséquences de l'attaque, notamment des mares de sang et des fenêtres brisées.

Tous ont demandé à ne pas être nommés. L'agence de presse Reuters n'a pas pu confirmer l'authenticité de ces images.

Le porte-parole du gouvernement éthiopien, Legesse Tulu, a nié avoir lancé une attaque. "Pourquoi le gouvernement éthiopien attaquerait-il sa propre ville ? Mekelle est une ville éthiopienne", s'est-il interrogé.

"Ce sont les terroristes qui attaquent les villes où se trouvent des civils innocents, pas le gouvernement", a ajouté M. Legesse, faisant référence au TPLF.

La guerre a éclaté au Tigré en novembre 2020 entre l'armée éthiopienne et le TPLF, le parti dominant de la région.

Les forces tigréennes ont d'abord été repoussées, mais elles ont repris la majeure partie de la région en juillet 2021 et ont pénétré dans les régions voisines d'Amhara et d'Afar, déplaçant des centaines de milliers de personnes supplémentaires.

Le TPLF affirme que le gouvernement a commencé une nouvelle offensive ce mois-ci, bien que cela n'a pas été confirmé.

Les diplomates craignent que la reprise des combats ne déstabilise davantage l'Éthiopie, le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique avec 109 millions d'habitants, et n'aggrave la faim dans le Tigré et les régions environnantes.

Un médecin de la région a déclaré avoir entendu la première attaque lundi matin. "J'ai d'abord entendu des bruits de jet et aussi une explosion de loin. Puis dans l'après-midi, il y a eu un autre bruit, qui semblait plus proche. Celui-ci semblait s'être produit à l'intérieur de la ville", a déclaré le médecin.

"L'armée de l'air de #AbiyAhmed a envoyé son bombardier pour attaquer des cibles civiles à l'intérieur et à l'extérieur de #Mekelle", a tweeté Getachew Reda, porte-parole du TPLF.

Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces témoignages, vu que la zone est interdite aux journalistes.