L'OIAC accuse la Syrie et le groupe Etat Islamique d'avoir utilisé des armes chimiques

Cette image d'archives montre des combattants du groupe Etat Islamique à Raqqa, Syrie.

Le Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a pour la première fois accusé un pays, la Syrie, d'avoir violé sa Convention en recourant, tout comme le groupe Etat islamique (EI), à des armes interdites.

Cette constatation de la violation par le régime de Damas de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques a été faite pendant un vote, un événement rare, des Etats membres du Conseil, a affirmé une source ayant participé à la réunion à huis clos.

Une résolution, proposée par l'Espagne et exprimant de "graves inquiétudes" au sujet des conclusions d'une enquête réalisée par des experts des Nations unies et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, a été approuvée par 28 des 41 pays membres du Conseil exécutif de l'OIAC, dont la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis, a déclaré une autre source, demandant également à rester anonyme.

Quatre pays (Chine, Iran, Russie et Soudan), ont voté contre la résolution, qui a néanmoins récolté les deux tiers des votes, quota nécessaire pour être approuvée, alors que le Conseil travaille d'habitude par consensus.

La résolution demande également à l'OIAC d'augmenter ses mesures de vérification en Syrie, a ajouté la première source.

"Cette décision confirme que le régime Assad et Daech sont responsables d'avoir utilisé des armes chimiques abominables contre des civils", a réagi dans un communiqué le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson.

"Il y a une détermination claire au sein de la communauté internationale pour demander des comptes à ceux qui ont utilisé ces armes odieuses", a-t-il ajouté.

Le Joint Investigative Mechanism (JIM), créé en commun par l'ONU et l'OIAC, avait établi fin octobre que l'armée syrienne avait procédé à une attaque chimique sur trois localités en 2014 et 2015.

Des hélicoptères de l'armée ayant décollé de deux bases contrôlées par le régime avaient largué du gaz de chlore en utilisant des barils d'explosifs sur les villages de Qmenas, dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), le 16 mars 2015, à Talmenes le 21 avril 2014 et Sarmine le 16 mars 2015.

Le JIM avait aussi accusé le groupe jihadiste Etat islamique d'avoir utilisé du gaz moutarde à Marea (gouvernorat d'Alep, nord de la Syrie) le 21 août 2015.

La Syrie a officiellement rejoint la Convention en octobre 2013, promettant de livrer son stock d'armes et d'agents chimiques pour qu'ils soient détruits et de ne plus jamais utiliser d'armes chimiques.

Avec AFP