Suspension du procès de deux activistes congolais arrêtés mi-mars à Kinshasa

Kinshasa

Les avocats de Fred Bauma et Yves Makwambala affirment que le tribunal souhaite attendre que la cour d'appel statue sur la requête d'annulation de la prise en compte dans l'instruction des procès-verbaux fournis par l'ANR, les services de renseignements de la RDC.

"Le tribunal (de grande instance de Kinshasa) a sursis en attendant que la cour d'appel statue sur notre requête demandant l'annulation de la prise en compte dans l'instruction des procès-verbaux fournis par l'ANR", l'Agence nationale de renseignement, a déclaré Me Georges Kapiamba, conseil des prévenus.

Fred Bauma, du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), et Yves Makwambala, webmaster et graphiste du groupe Filimbi, avaient été arrêtés à Kinshasa le 15 mars avec une trentaine de personnes lors d'une réunion d'échange sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi, qui se présente comme un collectif de mouvements d'éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent.

Le procès de MM. Bauma et Makwambala s'est ouvert le 12 juin devant le tribunal de grande instance, qui siège à la prison centrale de Makala à Kinshasa, où sont incarcérés les prévenus.

Le 26 juin, leurs avocats ont contesté la validité des procès-verbaux fournis par l'ANR, estimant qu'ils avaient été établis en violation de la loi, notamment parce que les deux militants n'étaient pas assistés de leurs avocats et que leurs déclarations ont été faites sous la "torture".

Le 3 juillet, le tribunal a déclaré valides les procès-verbaux mais la défense a contesté cette décision devant la cour d'appel le 24 juillet.

Kinshasa avait dénoncé une "tentative de déstabilisation" des institutions de la RDC, et des journaux proches du pouvoir avaient titré sur la présence de "terroristes" à Kinshasa - un qualificatif réfuté depuis par une commission parlementaire.