Soudan: manifestation pour retrouver les disparus de la répression d'un sit-in

La police dispersent des manifestants à coup de gaz lacrymogène à Khartoum, Soudan, 24 février 2019.

Des centaines de manifestants ont défilé vendredi à Khartoum pour appeler les autorités à enquêter sur la disparition de plusieurs personnes lors de la brutale dispersion d'un sit-in en juin.

Le 3 juin, au moins 127 personnes ont été tuées dans la répression d'un rassemblement qui durait depuis près de deux mois devant le QG de l'armée à Khartoum, selon un comité de médecins proche de la contestation.

Des "procédures judiciaires ont été ouvertes" pour 11 personnes portées disparues, d'après un avocat soudanais interrogé début août par l'AFP.

"Nous appelons à identifier le lieu où se trouvent les personnes ayant disparu le 3 juin", a déclaré vendredi à l'AFP Moataz Mowaïa Mohamed, un des manifestants défilant à Khartoum.

"Nous voulons aussi qu'une enquête indépendante se penche sur leur cas", a-t-il ajouté.

La manifestation, qui s'est aussi tenue à Omdourman, ville voisine de la capitale, coïncide avec la Journée internationale des victimes de disparition forcée.

"Je demeurerai inébranlable, comment puis-je rentrer (chez moi) si l'un de mes proches a disparu?", ont scandé les manifestants, dont certains tenaient des pancartes avec les photos des disparus.

Fin juillet, une enquête officielle a conclu à l'implication dans la répression du sit-in de huit paramilitaires des redoutées Forces de soutien rapide dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, aussi accusées de crimes dans la région du Darfour (ouest) sous le régime Béchir.

M. Daglo, alors numéro deux du Conseil militaire de transition au pouvoir depuis la chute d'Omar el-Béchir le 11 avril, avait auparavant nié toute responsabilité de ses forces.

Plus de 250 personnes sont mortes au cours des neuf mois de contestation, mouvement déclenché en décembre à la suite de la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.

Le 17 août, après des mois de pourparlers, les meneurs de la contestation et le Conseil militaire de transition ont conclu un accord qui a permis la nomination d'un nouveau Premier ministre, Abdallah Hamdok, un économiste chevronné.