Soudan du Sud : les rebelles repoussés de Melut

Un casque bleu près de Bor dans l'Etat de Jonglei, Soudan du Sud,

Des chars gouvernementaux appuyés par des hélicoptères de combat ont repoussé les rebelles de Melut, une importante ville pétrolifère du Soudan du Sud en proie à la guerre civile, a annoncé la télévision d'Etat vendredi.

La chaîne de télévision montre les chars en train de faire feu tandis qu'un hélicoptère de combat - probablement de l'armée ougandaise, qui soutient le gouvernement - fond sur Melut en flammes, dans l'Etat pétrolifère du Haut-Nil (nord).

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a prévenu vendredi que "la recrudescence des combats au Soudan du Sud s'accompagne de violences contre les populations civiles et entrave le déploiement de l'aide humanitaire dont la population a pourtant désespérément besoin" dans les trois États où se concentrent les combats (Unité, Haut-Nil et Jonglei).

La guerre avait éclaté en décembre 2013 lorsque le président sud-soudanais Salva Kiir avait accusé son ancien vice-président Riek Machar, aujourd'hui chef de la rébellion, de fomenter un coup d'État. Le conflit a depuis été marqué par des exactions à grande échelle commises par les deux camps (massacres ethniques de civils - adultes comme enfants -, viols de masse, recours aux enfants-soldats...).

Les images des récents combats, filmées durant la semaine, montrent des hommes armés de lance-roquettes juchés sur des pick-ups, applaudissant lorsque se déclenchent les mitrailleuses lourdes installées à l'arrière des véhicules.

Melut est située 35 km à l'ouest du grand gisement pétrolifère de Palouch, essentiel pour l'économie sud-soudanaise et convoité par les rebelles.

L'offensive lancée fin avril dans le Nord par l'armée est une des plus importantes et violentes de la guerre civile. En 17 mois, les combats ont fait des dizaines de milliers de morts et plus de deux millions de déplacés.

Les rebelles avaient lancé la semaine dernière une vaste contre-attaque, prenant d'assaut Malakal (nord-est), capitale en ruine de l'État du Haut-Nil et porte d'accès aux derniers puits de pétrole encore en activité au Soudan du Sud.

Dans l'État d'Unité (nord), MSF a dû abandonner son hôpital de Leer, ville aux mains des rebelles jusqu'à cette semaine, pour se replier sur les bases des Nations unies à Malakal et Melut.

Dans l'Etat de Jonglei, une équipe de l'ONG a découvert la ville de New Fangak "totalement détruite, avec les arbres et les maisons réduits en cendres" et l'hôpital dévasté, selon son chef de mission pour le pays, Paul Critchley.

Avec AFP