Washington appelle à un embargo sur les armes au Soudan du Sud

L'ambassadrice des États-Unis Nikki Haley s'adresse à l'ONU, New York, le 21 décembre 2017.

Les Etats-Unis ont appelé mercredi aux Nations unies à l'imposition d'un embargo international sur les armes au Soudan du Sud, pays né en 2011 sous les auspices de Washington et où un énième cessez-le-feu a volé en éclats le mois dernier.

L'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, a déclaré devant le Conseil de sécurité que le gouvernement du président Salva Kiir "prouve de plus en plus qu'il est un partenaire inapte" à mener les efforts de paix pour la plus jeune nation du monde, embourbée depuis quatre ans dans une guerre intestine.

"Le moment est venu d'accepter la dure réalité, celle que les leaders du Soudan du Sud ne font pas que décevoir leur peuple, ils le trahissent", a-t-elle ajouté, tout en appelant les dirigeants africains à tenir le gouvernement pour responsable de ses actes.

Un embargo sur les armes, a encore plaidé la représentante américaine, "aiderait en réalité le peuple du Soudan du Sud à ralentir la violence, ralentir le flot des armes et munitions, et protéger les vies innocentes".

En parallèle du conflit qui déchire le pays, la crise alimentaire s'aggrave avec 5,1 millions de Sud-Soudanais en besoin alimentaire et 1,5 million d'autres au bord de la famine, a déploré lors de la même session la responsable onusienne Ursula Mueller.

Quelques heures à peine après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 24 décembre dernier, le gouvernement du Soudan du Sud et le principal groupe rebelle, celui de l'ancien vice-président Riek Machar, s'étaient mutuellement accusés de l'avoir violé.

Quasiment dans la foulée de sa partition avec le Soudan, le pays s'est enfoncé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique. Depuis, de nombreux cessez-le-feu ont déjà été signés, sans jamais être respectés.

Avec AFP