Les Maliens ne sont pas surpris par les décisions de la Cédéao. Mais la classe politique, toutes tendances confondues, est satisfaite de la disponibilité de la Cédéao à continuer le dialogue avec les autorités maliennes.
"Nous avons suivi avec beaucoup d'intérêt le sommet des chefs d'Etat de la Cédéao. Comme vous le savez en plus du défi sécuritaire, ses sanctions économiques et financières sont drastiques pour le Mali. C'est pourquoi nous invitons les autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour relancer ce processus de dialogue afin de soulager la souffrance du peuple malien”, estime Amadou Koita membre du Cadre d'échanges pour une transition réussie, un regroupement de partis politiques.
Mali: la CEDEAO propose jusqu’à 16 mois pour la durée de la transition https://t.co/m5cdDaYkes #wasexo #feedly
— JeremyG (@JSoukpo) March 27, 2022
Pour le Collectif pour la réfondation du Mali (Corema), c’est plutôt un dialogue de sourd. Il demande le retrait du Mali de la Cédéao.
"La solution c'est de se retirer purement et simplement de la Cédéao, aussi il faut aller à la création de notre propre monnaie pour échapper à la France”, propose Aboubacar Sidiki Fomba porte-parole du Corema.
"En tout état de cause on ne peut pas chasser l'ambassadeur de France, chasser les militaires français, suspendre RFI et France 24 et vouloir se faire utiliser par un instrument politique de la France. La Cédéao est une organisation qui exécute les ordres de la France”, affirme-t-il.
#BurkinaFaso: @ecowas_cedeao asked Burkina Faso%27s interim leaders to reduce a proposed transition of 36 months to a "more acceptable timeline", Jean Claude Kassi Brou told a news conference in Accra. #Sahel https://t.co/ritkcAfDlQ
— Rida Lyammouri (@rmaghrebi) March 26, 2022
Invité à prendre part à ce sommet des chefs d'Etat de la Cédéao, le colonel Assimi Koita a décliné l’invitation. Une décision jugée salutaire par Souleymane Dembélé, membre du conseil national de la transition, le parlement de la transition.
"C'est le lieu de remercier le colonel Goita qui est à l'écoute de sa population et qui a pu choisir le juste milieu de ne pas participer à ce sommet. Même s'il y participait c'est la même décision qui allait tomber. Nous sommes un pays indépendant. Ils ne peuvent réaliser aucun changement dans ce pays sans les Maliens”, se réjouit-il.
Depuis bientôt deux ans, la Cédéao fait pression pour ramener le pouvoir aux civils au Mali. L'organisation propose un calendrier entre 12 et 16 mois pour la transition, alors que Bamako propose 24 mois.
🇲🇱 #Mali’s transitional president Colonel Assimi Goïta has chosen not to take part in the Extraordinary Summit of Heads of State and Government of #ECOWAS/#CEDEAO on March 25, 2022 in #Accra, #Ghana 🇬🇭 and announces that he wants to be represented by four ministers. pic.twitter.com/1MW2XEmFg3
— XLR Media (@xlr_media) March 25, 2022
La Cedeao a demandé aux dirigeants intérimaires du Burkina Faso de réduire la durée de 36 mois de leur transition à un "calendrier plus acceptable", a déclaré l'Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cédéao, lors d'une conférence de presse à Accra.