Ils "se sont distingués par leur savoir-faire, leur professionnalisme et leur discipline", a salué la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, lors d'une cérémonie organisée à la base occupée depuis 2003 par un détachement chinois du génie civil et de médecins, au bord du lac Kivu, à une quinzaine de km au nord de la capitale provinciale Bukavu. Ses quelque 200 hommes travaillaient essentiellement sur des projets d'ingénierie, la réparation de routes, la réhabilitation de ponts, etc.
Lire aussi : Trois soldats tanzaniens tués par un tir de mortier en RDCLeur départ, qui sera effectif dans une dizaine de jours, fait suite à celui d'environ 270 Casques bleus pakistanais qui ont remis le 28 février à la police congolaise les clés de leur base de Kamanyola, près des frontières avec le Rwanda et le Burundi. Après 25 ans de présence, les autorités congolaises estiment que les Casques bleus sont inefficaces contre les groupes armés et ont demandé leur départ "accéléré", acté en décembre dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU malgré ses inquiétudes sur l'escalade de la violence dans l'Est.
La Monusco (ex-Monuc), qui compte actuellement environ 15.000 Casques bleus, est encore présente dans les trois provinces les plus troublées de la région, le Sud et le Nord-Kivu, ainsi que l'Ituri. Pour un retrait que l'ONU et Kinshasa disent vouloir "ordonné, responsable et durable", un "plan de désengagement" en trois phases a été adopté. La première planifie le retrait de la Monusco du Sud-Kivu, d'ici le 30 avril pour ses militaires et policiers, le 30 juin pour sa composante civile.
Avant le mois de mai, quelque 2.000 Casques bleus sont censés quitter la province, échéance qui semble difficile à tenir au vu du rythme de retrait et de transfert d'installations onusiennnes observé jusqu'à présent. L'ONU souligne avec insistance que le départ des Casques bleus doit s'effectuer en parallèle d'une "montée en puissance" des forces de sécurité congolaises qui devront prendre le relais pour protéger les civils.
Le retrait de la Monusco est amorcé alors que le Nord-Kivu connaît un pic de crise depuis la résurgence, fin 2021, de la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars") qui, soutenue par le Rwanda, s'est emparée de vastes pans de territoire.