Un opposant condamné à 26 mois de prison pour vente illégale en RDC

La cour suprême de Kinshasa

Jean-Claude Muyambo, considéré par ses pairs comme "prisonnier politique", a été condamné à 26 mois de prison pour vente illégale d'immeubles par un tribunal de Kinshasa, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.

"La décision est tombée hier (mercredi): Jean-Claude Muyambo a été condamné à 26 mois de prison", a déclaré à l'AFP Me Beaupaul Mupemba.

"Il est censé être libéré le 20 mars" compte tenu du temps qu'il a passé en détention préventive, mais le ministère public, qui avait requis cinq ans de prison, "a interjeté appel" contre ce jugement, a ajouté l'avocat.

Ancien allié du président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila, M. Muyambo, qui a fait fortune comme avocat d'affaires, a été l'un des meneurs de la contestation de janvier 2015 contre le pouvoir. Plusieurs dizaines de personnes avaient alors été tuées lors de trois journées d'émeutes dans la capitale Kinshasa, du 19 au 21 janvier. M. Muyambo avait été arrêté au deuxième jour de ces troubles.

Mercredi, le tribunal de grande instance de Kinshasa-Ngaliema l'a reconnu coupable d'avoir vendu illégalement à son profit plusieurs immeubles appartenant à un ressortissant grec, Emmanuel Stoupis, au Katanga, région du sud-est du pays, dont il est originaire.

Le nom de M. Muyambo figure sur une liste de plusieurs détenus que l'opposition considère comme des "prisonniers politiques" et dont elle demande l'élargissement dans le cadre de "mesures de décrispation" prévues par un récent accord conclu avec la majorité.

Signé le 31 décembre 2016, cet accord ouvre la voie à une cogestion du pays jusqu'à la prochaine présidentielle afin de sortir de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Kabila au-delà du terme de son mandat, échu depuis le 20 décembre.

Le pouvoir considère au contraire que M. Muyambo est un prisonnier de droit commun devant répondre de ses actes comme n'importe quel citoyen.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Le chef de l'État est resté à la tête du pays en vertu d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle, finalement avalisé par l'opposition dans l'accord de la Saint-Sylvestre.

Avec AFP