RDC

Le HCR dit manquer de fonds pour ses opérations humanitaires en RDC

Des femmes déplacées par l'éruption du volcan Nyiragongo marchent dans la rue à Minova, à 50 kilomètres au sud de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, le 2 juin 2021.

Le HCR, l'agence de l'ONU pour les réfugiés, dit être incapable de répondre aux besoins humanitaires croissants en République démocratique du Congo faute d’argent. Le HCR demande aux bailleurs des fonds de mettre d’urgence la main à la poche pour aider les nombreux réfugiés et déplacés dans le pays.

Dans un communiqué rendu public le 2 août, le HCR dit ne plus être en mesure de répondre à l'ensemble des besoins humanitaires croissants, son intervention en République démocratique du Congo étant l'une des moins financées au monde.

Une annonce qui alarme certains Congolais, qui craignent déjà le pire.

"Notre crainte est que nous encadrons des femmes, des enfants et des vieillards qui sont en difficulté, nous aurons problème de cantonnement dans des sites, et là il y a risque de pertes en vies humaines et nous pourrions encore nous heurter à beaucoup d'autres difficultés", avertit Roger Mwinihire, responsable d'une organisation locale d'accueil des déplacés et réfugiés dans la province du Nord-Kivu.

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Les réfugiés et déplacés dans l'est de la RDC abandonnés à eux-mêmes

Selon le HCR, il n'est pas encore question de cesser les interventions en cours, même si son chargé de communication en RDC, Joël Smith, tire la sonnette d'alarme.

"C'est important de clarifier que le HCR n'arrête pas son assistance aux personnes déplacées et réfugiées. Au niveau national, le chiffre des déplacés internes en RDC est de 600 millions depuis le mois de Novembre 2021. Nous aimerions alerter la communauté internationale pour que plus d'attention soit aussi orientées vers la RDC qui vit l'une des crises humanitaires les plus complexes du monde", révèle-t-il.

Si rien n'est fait, l'assistance du HCR sera considérablement réduite, prévient Joël Smith.

Pour Johnson Butaragaza, un acteur politique, le gouvernement Congolais devrait tirer leçon de cette alerte du HCR, et comprendre que la prise en charge des déplacés internes est avant tout la responsabilité des autorités nationales.

"La prise en charge des déplacés internes revient au gouvernement Congolais. Ce qu'il faut reconnaître aujourd'hui, c'est que le monde est secouée par deux crises majeures: la COVID-19 mais aussi la guerre en Ukraine. En tant que gouvernement, la souveraineté de notre pays veut qu'il prenne tout ça en charge. Donc il devrait y avoir un plan de contingence interne", suggère-t-il.

Le HCR soutient le gouvernement congolais depuis plus de 45 ans afin d'assurer la protection et l'assistance humanitaires aux personnes forcées de fuir leurs maisons à cause des conflits récurrents.