RDC

Treize morts dans des violences entre deux communautés rivales des Kasaï

Des filles et des femmes à l'hôpital de MSF de Kananga, dans le Kasaï-central, en novembre 2019 (Twitter / MSF RDC)

Treize personnes ont été tuées lundi à l'arme blanche dans des affrontements entre deux communautés rivales du Kasaï dans le centre de la République démocratique du Congo, théâtre de violences entre 2016 et 2017, a-t-on appris mardi de source administrative.

"Je suis devant treize corps (des membres de la communauté) Kuba, tous décapités à la machette", a déclaré à l'AFP Ferdinand Mposhamba, ministre provincial de la Santé du Kasaï.

Les violences ont eu lieu lundi dans la localité de Bakuakenge que se disputent les provinces du Kasaï et Kasaï central depuis 2015. La localité est habitée par les Kuba et les Luba, communautés respectivement du Kasaï et du Kasaï central.

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"La résidence du sénateur [pro-Kabila, originaire de la province du Kasaï] Évariste Boshab a été incendiée" ainsi que une centaine d'autres, a ajouté M. Mposhamba, arrivé sur les lieux.

Le ministre Mposhamba qui redoute un bilan plus élevé a indiqué que "la cité est déserte (...), près de 20.000 personnes sont en brousse, 9 autres sont grièvement blessées dont 4 dans un état très critique à l'hôpital".

Le gouverneur du Kasaï, Dieudonné Pieme Tutokot, a dénoncé la présence d'hommes armés arrivés par train de la province voisine pour massacrer la population.

"Ceux qui ont débarqué à Bakuakenge sont ceux qui ont tué hier lundi 29 mars 2021 en pleine journée. Ils ont tué des femmes et enfants sans défense et qui fuyaient en brousse", a-t-il déclaré à la presse.

Ces violences seraient parties d'une mésentente dans un couple mixte (Kuba et Luba).

Entre septembre 2016 et mars 2017, la région du Kasaï a été le théatre d'un violent conflit après la mort d'un chef traditionnel, Kamuina Nsapu, tué dans une opération des forces de sécurité un mois auparavant.

Plus de trois mille personnes avaient alors été tuées dans ces violences entre les forces de sécurité et les milices des partisans de ce chef, avec 1,5 million de déplacés. Deux experts de l'ONU ont également été tués le 12 mars 2017.