Au moins 16 morts dans les derniers affrontements entre groupes armés en Centrafrique

Des soldats français et de la Minusca au quartier de PK5 à Bangui‬. (VOA Afrique/Tatiana Mossot)

Les affrontements entre factions rivales de l'ex-Séléka en Centrafrique ont fait au moins 16 morts et déplacé plusieurs milliers de civils, a indiqué la Mission des Nations unies (Minusca) qui met en garde contre des "assassinats ciblés" visant des Peuls.

"Il y aurait au moins 16 morts confirmés et des milliers de déplacés. Le bilan des morts pourrait s'alourdir d'autant plus que les informations qui nous parviennent font état d'assassinats ciblés et d'exactions contre les Fulanis (ndr: les Peuls)", a déclaré le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro, cité dans un communiqué.

Les combats ont éclaté à Bria (400 km au nord-est de Bangui) entre le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC de Nourredine Adam) et l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC d'Ali Darass). La Minusca a annoncé des renforts à Bria pour protéger quelque 5.000 civils réfugiés près de sa base.

Les deux factions de l'ex-Séléka -qui défend la minorité musulmane- s'accusent mutuellement, avec pour enjeu le contrôle des taxes prélevées sur les éleveurs peuls en cette saison des transhumances.

"L'UPC a quitté Bambari pour venir s'installer dans la Haute Kotto (région de Bria) collecter des taxes. Ce que le FPRC refuse", a indiqué le secrétaire général du FPRC, Moustapha Dédiko, cité sur le site de la radio Ndeke Luka.

Joint par l'AFP, un autre responsable du FPRC avance des raisons politiques.

Le FPRC et d'autres groupes armés ex-Séléka (MPC et RPRC) négocieraient un accord avec le gouvernement, explique en substance Lambert Lissane, "chef de cabinet" de Nourredine Adam.

"Ali Darass (le chef de l'UPC) n'est pas partant. Nous avons décidé de faire bloc contre lui", a-t-il ajouté.

Le gouvernement tente de rallier l'ensemble des 14 groupes armés qu'il a identifiés à un accord de désarmement pour consolider une paix fragile dans ce pays ruiné sans Etat ni forces de sécurité.

La Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l'ex-président François Bozizé par des rebelles séléka ("coalition" en sango) majoritairement musulmans, qui avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.

L'intervention de la force française Sangaris, qui a pris fin le 31 octobre, et le déploiement de la Minusca ont mis fin aux massacres mais n'ont pas réussi à stabiliser la situation sécuritaire.

La communauté internationale s'est engagée à apporter une aide de 2,2 milliards de dollars sur les trois prochaines années pour le relèvement de ce pays de 4,5 millions d'habitants dont 850.000 réfugiés ou déplacés internes.

Avec AFP