Protestation des médias privés contre un contrôle fiscal au Niger

Des manifestants marchent contre la loi de finances à Niamey, le 31 décembre 2017.

Plusieurs chaînes de radio et télévision et des journaux privés du Niger ont déclenché "une journée de protestation" contre une opération de contrôle fiscal qui, selon eux, vise à les "étouffer".

Au moins cinq groupes de radio-télévision, sur la dizaine qui émettent dans la capitale, ont cessé d'émettre lundi matin, a constaté un journaliste de l'AFP.

Sur l'écran de la télévision privée Bonféreye, une des plus importantes du pays on peut lire: "En raison d'un mouvement de protestation décrété ce jour, nous ne sommes pas en mesure de vous diffuser le programme normal".

En fin de matinée, trois autres télévisions ont brusquement suspendu leur programme pour afficher un écran noir où il est écrit: "Non à la assassinat de la presse indépendante du Niger".

La semaine passée, des patrons des médias privés ont annoncé avoir reçu un courrier des services impôts "en vue de vérifier tous les impôts et taxes" pour lesquels leur entreprise "est soumise" pour les "exercices clos en 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018" ainsi que "les déclarations souscrites en 2018.

Dans un communiqué conjoint publié dimanche, des responsables de ces médias visés, ont dénoncé "la curieuse" opération contre leur "fragile entreprises" auxquelles le gouvernement n'a pas versé "depuis deux ans" le fonds annuel de soutien à la presse de quelque 250 millions FCFA (environ 381.400 euros) à redistribuer aux médias privés.

"Nous sommes désormais convaincus de la volonté manifeste du régime à étouffer à tout prix des médias indépendants", ont-ils accusé.

Dans la foulée, ces responsables ont relevé des cas d'"agressions physiques" de reporters par les forces de l'ordre pendant des manifestations de rue et des "arrestations arbitraires".

Le Niger compte une dizaine de télévisions privées, une vingtaine de radios privées ainsi qu'une cinquantaine de journaux.

Avec AFP